Architecture
Renaissance du Bateau Feu de Dunkerque : une nouvelle architecture pleine de promesses

Renaissance du Bateau Feu de Dunkerque : une nouvelle architecture pleine de promesses

17 June 2014 | PAR Sandra Bernard

La scène nationale de Dunkerque vient de rouvrir ses portes après plus de trois ans de travaux. Construite dans les années 1960, l’ancienne bâtisse méritait un petit lifting pour s’adapter aux nouvelles contraintes techniques et scéniques, mais la rénovation est allée bien au-delà.

Tout a commencé il y a 6 ans par un constat ; la salle du bateau feu n’était plus aux normes de sécurité et sa configuration ne permettait pas de proposer tous les effets scéniques souhaités. L’ancien théâtre municipal, à l’architecture des années soixante, s’est mué, sous la houlette du cabinet Blond&Roux architectes, spécialisé dans ce type d’opération, en un temps record, en un ensemble architectural polyvalent, entièrement tourné vers l’objet scénique.

3 ans d’études, 3 ans de travaux et 22 millions plus tard, la physionomie et les atouts du lieu ont totalement changé. Les travaux ont été financés conjointement par la Ville de Dunkerque, en partenariat avec la Communauté urbaine, l’État, le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais et le Conseil général du Nord. Création d’une petite salle polyvalente avec gradins rétractables, cintres déplaçables sur toute la longueur de la salle et dont le sol est en totalité un parquet scénique. Elle peut également servir de lieu de stockage ou de loge pour les grosses productions.

Côté grande salle, un espace toute hauteur où se déploie une grande scène entièrement détrappable bordée de loges pouvant accueillir confortablement 10 artistes. Des cintres ajustables en hauteur et sur toute la longueur de la salle, une acoustique repensée, avec un plateau régie en plein cœur de la salle. Quatre entrées, plus un escalier intérieur pour les retardataires.  Mais le plus impressionnant reste le travail accompli sur le nez de scène (ou proscenium). Celui-ci est ajustable sur trois niveaux allant de la fosse d’orchestre au mini-gradin où peuvent s’installer sièges supplémentaires et fauteuils roulants. Aucun détail n’a été omis, puisqu’en regardant de plus près les sièges, ceux-ci sont de plus en plus foncés à mesure que l’on s’éloigne de la scène afin de créer une ambiance sombre, propice à la concentration sur la scène.

Côté coulisses, les accès ont été repensés, le confort des équipes grandement amélioré, de nombreuses fonctions modernisées. Petit luxe, une salle d’échauffement très lumineuse est même mise à disposition des artistes. Le personnel n’a pas été oublié, avec la création de bureaux plus adaptés.

L’espace étant un lieu d’échanges et d’accueil du public, le bâtiment est entièrement vitré sur sa façade principale, afin de casser l’effet austère de certains théâtres, et invite le passant à entrer. L’entrée a fait l’objet d’un soin tout particulier et original puisqu’il n’y a qu’un seul accès pour le public et les artistes. Directement face à l’entrée se trouve la cafétéria proposant des petites collations fraîches et savoureuses. La touche artistique est assurée par l’oeuvre Les mots ivres de Laurent Pernot qui, telle une pluie de mots scintillants, descend en cascade du plafond où monte (c’est au choix). Ces mots sont ceux des Dunkerquois, réunis au cours d’ateliers d’écriture, confirmant une fois de plus le rôle de lieu d’échanges du nouveau théâtre.

La nouvelle scène nationale peut maintenant accueillir pratiquement tous les types de spectacles d’intérieur, comme l’a brillamment prouvé le spectacle d’inauguration Le roi Lear, dont la troupe de 40 personnes (acteurs et techniciens) a pu donner toute sa mesure à une mise en scène digne d’un péplum tragique. L’événement est d’autant plus important que, non seulement il marque un tournant important dans la modernisation du centre ville de Dunkerque, ce n’est pas tous les ans qu’une scène nationale est ainsi modernisée.

Site du théâtre

Visuels : ©Eric Legrand, ©Remi David, ©Sandra BERNARD

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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