La Maison et les jardins de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard
C’est la dernière demeure du Tigre. De 1919 à sa mort, Georges Clemenceau s’installe dans une maison toute simple dans sa Vendée natale avec une admirable vue sur la mer.
1919. Georges Clemenceau est l’un des signataires du traité de Versailles qui enterre définitivement la Première Guerre mondiale. L’ex-ministre de la Guerre est alors très populaire et toutes les conditions semblent réunies pour qu’il soit élu président de la République par le Parlement. Finalement, son rival Paul Deschanel l’emporte.
A 79 ans, considérant que sa carrière politique est derrière lui, Georges Clemenceau décide de se retirer dans une petite résidence isolée, située dans sa Vendée natale, à Saint-Vincent-sur-Jard. Il l’appellera à juste titre « la bicoque ». Loin d’avoir des goûts de luxe, l’ancien président du conseil, ruiné, restera jusqu’à sa mort simple locataire de ce havre de paix entouré d’un jardin et au bord de la mer, bien loin de la fureur parisienne.
Même s’il voyage et passe une partie de ses dernières années à Paris, l’octogénaire Clemenceau passe du bon temps dans sa « bicoque ».
Il écrit et lit beaucoup comme vous le verrez en parcourant la bibliothèque aux 1500 livres ou sur son bureau où rien n’a bougé depuis sa mort comme si le Tigre allait surgir à tout moment afin de reprendre l’écriture d’une page inachevée. Clemenceau reçoit des personnalités prestigieuses tels les ambassadeurs du Japon et des Etats-Unis. Cette demeure est également le sanctuaire des passions de celui qui fut ministre de l’Intérieur, les duels avec les pistolets posés, et surtout, plus flatteur, les voyages en Afrique et au Japon tandis que certains éléments trahissent la volonté d’être la résidence de monsieur tout-le-monde. Par exemple, dans la cuisine, les murs sont ornés de carreaux émaillés de Longwy, l’un des nombreux témoignages de remerciement que Clemenceau a reçu des communes de France après la signature du traité de Versailles.
Enfin, à l’instar d’un retraité paisible, « Le Père la Victoire » compose son jardin, attentif aux conseils de son grand ami, le peintre Claude Monet alors que le sable, les vents marins et les fortes marées rendent la tâche délicate. C’est d’ailleurs grâce aux indications de l’auteur de la série des Nymphéas (retrouvés dans la correspondance échangée avec Clemenceau) que le jardin a été restitué il y a quelques années.
A la mort de Georges Clemenceau à Paris en 1929, la maison est achetée par l’Etat et se visite depuis 1932. Cette curiosité historique démontre que dans chaque baie la mer cache de beaux endroits discrets et abrite des histoires intéressantes.
Christophe Dard
INFORMATIONS PRATIQUES :
Maison et jardins de Georges Clemenceau
Boulevard Georges Clemenceau
85520 Saint-Vincent-sur-Jard
Ouvert du 15 mai au 15 septembre, tous les jours, de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h30
Du 16 septembre au 14 mai, tous les jours sauf le lundi, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30
02 51 33 40 32
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