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Vol exceptionnel de tableaux à Vérone

Vol exceptionnel de tableaux à Vérone

23 November 2015 | PAR Pauline L'Huillier

Le Musée italien Civico di Castelvecchio, à Vérone, a été victime jeudi 19 novembre d’un vol exceptionnel de tableaux. Une quinzaine de tableaux ont été dérobés par trois hommes masqués qui ont maîtrisé la caissière et le gardien présents, avant de décrocher les œuvres et de s’enfuir avec la voiture du gardien.

C’est la semaine dernière qu’on a appris la disparation de 17 tableaux, volés par des individus habillés tout en noir, masqués et peut être armés. Les autorités ne savent pas encore si les voleurs étaient armés avant de rentrer dans le musée ou si ils ont pris l’arme du gardien après l’avoir ligoté.

Selon l’AFP, le musée a estimé la valeur totale des tableaux volés à 15 millions d’euros (16 millions de dollars) et considère que l’opération a été commanditée par un collectionneur privé. “Quelqu’un les a envoyés, ils étaient précis, ils savaient exactement où ils allaient”, a déclaré M. Tosi, le maire de Vérone. Les autorités se penchent déjà sur plusieurs pistes, celle du vol au profit d’un riche collectionneur ou la perspective d’une demande de rançon.

Si les musées de Rome ou de Florence disposent d’installations de sécurité efficaces (en tous cas on peut l’espérer), nombre de musées ailleurs dans la péninsule ne semblent pas être équipés de systèmes ad-hoc. Ce vol spectaculaire parait bien coordonné par ses auteurs car le musée est surveillé en permanence, selon le maire de la ville. Les voleurs ont su malgré cela trouver la faille pour exécuter leur commande. Ils sont arrivés en toute fin de journée, une fois le bâtiment vidé mais avant que les alarmes ne soient enclenchées, a expliqué Roberto Bolis, un porte-parole de la mairie. Ils ont visiblement pris des tableaux indiqués dans une liste car ils savaient exactement où ils allaient.

Ce casse a vu la disparition d’œuvres majeures tels que des portraits peints par le maître baroque flamand Peter Paul Rubens ou le peintre vénitien Le Tintoret. Dans leur butin se trouvent aussi un Pisanello, un Bellini, un Mantegna et un des Caroto. Parmi les 17 œuvres volées, quatre ont vraiment de la valeur, les autres sont invendables. En effet, si les voleurs souhaitent revendre les œuvres, elles sont le plus souvent imprésentables, invendables, et elles ne peuvent que revenir dans les musées. Si le tableau est connu, c’est compliqué d’en tirer de l’argent. Les voleurs peuvent essayer de le fourguer, mais avec une œuvre d’art célèbre, ils ont toutes les chances de se faire interpeller. Ou alors, elles sont vandalisées.

Certaines oeuvres d’art sont encore aujourd’hui enfouies dans des lieux surprenants, chez des particuliers ou comble de l’ironie dans les réserves de musées. Comme dans l’affaire de 2012, quand Le musée du Prado de Madrid avait retrouvé au fond de ses archives une copie quasiment similaire à Mona Lisa, la célèbre toile du peintre italien, Léonard de Vinci. Cette fois-ci ce sont des céramiques de Pablo Picasso qui ont été découvertes en Ouzbékistan, dans les réserves d’un autre musée.

Si des affaires récentes (comme la célèbre Coiffeuse de Pablo Picasso qui a été officiellement restituée au Centre Pompidou en septembre 2015) ont montré que des œuvres aussi bien répertoriées et invendables sur le marché finissent bien souvent par brûler les doigts des voleurs et retrouver leur propriétaire légitime, on espère en retrouver vite la trace.

 

 

Visuels : ©Wikipédia:Maison du Tintoret « Fondamenta dei mori » – Cannaregio – Venise

©Andrea Mantegna, Sainte Famille avec saint, tempera sur toile, 76 × 55,5 cm

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