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[Tour de Web] Le sexe c’est mal

[Tour de Web] Le sexe c’est mal

26 October 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Il y a quelques semaines nous faisions l’éloge ici d’une légèreté culturelle fort rafraîchissante. Nous notions : le cul est partout, d’Orsay à la PInacothèque. Mais voilà, ce partout ne saurait se laisser voir, cette semaine l’actu nous coupe tout désir.

Des actes culturels condamnés 

Vous le savez,  le sculpteur Paul Mc Carthy a vu son “Tree” être saccagé et lui même être frappé. Pour lui qui a l’habitude de rire et d’exposer des godes et autres cacas, n’avait jamais été attaqué de la sorte. La réaction de celui qui orchestre une exposition fascinante à La Monnaie de Paris déroute : il s’est dégonflé, il a refusé de ré-ériger le plug vert.  Il riposte en ouvrant la Chocolate Factory par une forêt de jouets coquins oversize, mais sa colère qui se lit sur les murs reste confinée dans les ors du musée.  A lire dans Exponaute.

Cette fois en revanche,  ils ne céderont pas. L’expositon Zizi Sexuel,  revennue à Paris aprés son succès en 2007 sucite les critiques des réacs. Les Inrocks titrent : “Non, l’expo « Zizi sexuel » n’est pas vulgaire” : “Alors qu’en 2007 aucune grande polémique n’avait éclaté, la pétition lancée par l’association réac’ SOS Education pour dire « Non au Zizi sexuel » a recueilli plus de 40 000 signatures. L’exposition serait trop vulgaire pour les enfants. On y est allé pour vérifier” D’avis de tous, l’exposition est pédagogique et utile.

Répondre à la folie

Il y a plusieurs façons de répondre. Ce qui est interressant, c’est de voir à quel point les valeurs sont inversées : dorénavant, il faut composer avec les censeurs médiévaux qui rêvent d’un monde conforme à l’Eglise.. Ce qui est frappant c’est l’applomb que nous, presse, avons de leur répondre. Car nous n’avons pas le choix. Les laisser parler c’est faire croire que 40.000 signatures contre une exposition serait grand et normal. Comme dans le trio Serrano/Castellucci/Garcia qui en 2011 avait fait les frais d’attaques de chrétiens radicaux, l’Etat soutient les artistes et condamnent les manifestants. Fleur Pellerin  a tweeté aprés l’attaque contre Paul Mc Carthy :”

Curieux… On dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d’une définition officielle de l’art dégénéré … #EntarteteKunst”. Tous les niveaux de l’Etat ont apporté leur soutien à l’artiste, d’Anne Hidalgo à François Hollande.

Il y a aussi les réponses légères. TV5 raconte cette campagne : “Des petites princesses qui disent fuck au sexisme”. Ici, les filles portent les cheveux blonds et des robes roses :

Brigitte Bardot, Bardot

Le point ressort de ses cartons une histoire qui tombe à point nommé. “Quand Brigitte Bardot censure” : “La star de cinéma fait interdire “Je t’aime… moi non plus”, la chanson de ses amours avec Serge Gainsbourg. Pour éviter une crise conjugale.”

Si on se repasse la chanson en boucle, cela nous ramènera la légèreté que les puritains veulent nous enlever.

 

Visuel :© Gainsbourg, vie héroïque- Capture d’écran Le Point

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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