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Quand la culture s’empare des archives

Quand la culture s’empare des archives

01 May 2014 | PAR Yaël Hirsch

Alors qu’on célèbre avec plus d’un an d’avant le centenaire de la Première Guerre mondiale dans une débauche de documents et d’archives et que le spectacle le plus marquant de ce début d’année 2014 est la recréation exacte, près de quarante ans après, de l’opéra Einstein on the Beach au Théâtre du Châtelet, le passé semble prendre de plus en plus de place dans la création.

Ce passé n’est plus un bagage, un implicite, une richesse pour les œuvres “nouvelles” qu’on nous propose; il semble plutôt présent tel quel, immobile et immobilisé comme l’inclusion d’un sapin dans le plastique floconneux d’une boule de Noël.

Cette omniprésence de l’archive comme base de la création touche tous les arts. Si l’on regarde du côté de la danse contemporaine, il semble désormais commun pour les chorégraphes de mettre leur propre histoire en mouvement sur scène quand ils proposent un nouveau spectacle. Côté théâtre, le témoignage brut est aussi un moyen de se focaliser sur la rétrospective. En littérature, les rééditions sont désormais les événements les plus prisés. Côté cinéma, on ne compte plus les boots, reboots et prequels pour le grand public, tandis qu’à l’école d’Agnès Varda, les journaux intimes ossifient le passé de jeunes réalisateurs sensibles. En musique, les reprises s’immobilisent en récitations exactes tandis qu’on met les morts en scène et côté médias, les enfants de la télé ne font plus jamais l’école buissonnière…

Pourquoi cette omniprésence de l’archive? L’intuition de la rédaction au sortir de ce dossier de réflexion est qu’en une période de doute comme la notre, présenter un passé massif et intact, c’est un moyen de rappeler certaines valeurs qui fondent nos traditions avant de plonger dans le gouffre inconnu qui permet de “trouver du nouveau”.

Le dialogue est ouvert, chers lecteurs et nous attendons vos retours et vos commentaires pour avancer dans cette réflexion sur la mémoire, l’histoire et l’art.

Voici le dossier.

visuel : Inventaire, hôpital de Picauville (Manche), 2010, photo Mathieu Pernot

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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