Un tableau français disparu depuis 200 ans refait surface
La première édition du salon Paris Tableau à Paris restera dans les annales. Un tableau exposé par la galerie britannique Weiss, n’est autre qu’une œuvre française disparu depuis 1818.
La première édition de Paris Tableau, qui présentait vingt galeries prestigieuses spécialisées dans la peinture ancienne vient de se terminer. La polémique, elle, est arrivée bien avant la fermeture des portes. L’Etat français a en effet interdit de sortie du territoire un tableau de Nicolas Tournier, “Christ portant la croix”, exposé par la galerie Weiss. Pour la simple et bonne raison que l’oeuvre avait disparu depuis près de 200 ans du musée des Augustins de Toulouse : “c’est une œuvre inaliénable”, “nous revendiquons ce tableau comme propriété de l’État et il ne repartira pas” avait martelé le ministère de la Culture, avant d’affirmer, “nous avons identifié le tableau de façon certaine”.
Le tableau réapparaît en 2009 alors qu’il est vendu 57.500 euros en Italie à l’occasion de la dispersion de la succession d’un antiquaire florentin par la maison Sotherby’s. L’acheteur se rapproche alors de la galerie française Didier Aaron & Cie. Le marchant Hervé Aaron, intérrogé par l’AFP, se félicite, “C’est nous qui avons réussi à identifier l’auteur du tableau (…) mais nous ne savions pas qu’il avait disparu des inventaires français.” La galerie Weiss acquit le tableau à Maastricht en versant une somme de 400.000 euros à la galerie Aaron.
Monsieur Aaron raconte que le galeriste Mark Weiss a “recontacté le musée toulousain pour lui proposer la toile mais là encore se posait un problème de financement.” Ennuyé par cette affaire, il semblerait que monsieur Weiss contestait la décision française et refusait de restituer gratuitement le tableau… Ce à quoi, Philippe Bélaval, directeur des Patrimoines, a répondu : “c’est un bien inaliénable et imprescriptible, l’Etat ne doit rien.”
Le mot de la fin est revenu à Frédéric Mitterand qui remercie la galerie Weiss “d’avoir accepté de remettre volontairement à l’Etat le tableau de Nicolas Tournier.” Décidément, impossible n’est pas français, même en matière d’art.