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Margareth Menezes, le nouvel espoir pour la politique culturelle du Brésil

Margareth Menezes, le nouvel espoir pour la politique culturelle du Brésil

15 December 2022 | PAR Camille Curnier

Lula Da Silva nouveau président désigné par les urnes vient de nommer sa nouvelle ministre de la Culture : Margareth Menezes. La chanteuse bahianaise est très attendue dans la dynamisation du secteur culturel au Brésil après le passage dévastateur de Jaïr Bolsonaro au pouvoir.

Margareth Menezes, star iconique de la Samba

C’est encore une fois une icône de la musique brésilienne qui défendra les valeurs culturelles du Brésil dans le nouveau gouvernement de Lula da Silva qui prendra ses fonctions le 1er janvier prochain. Margareth Menezes succède au guitariste et compositeur Gilberto Gill ainsi qu’à la chanteuse Ana Hollanda. C’est la première femme nommée par le président qui annonce son gouvernement au compte-goutte, mais également la première représentante noire du gouvernement à ce stade.

Originaire de Salvador dans l’Etat de Bahia au nord-est du Brésil, Menezes est un symbole de fête dans son pays. Icône de la samba, elle incarne à l’international une petite part de la World Music et de l’afro-pop brésilienne. Actrice, productrice et chanteuse, Margareth Menezes s’est produit dans plusieurs théâtres et salles de concert avant de récolter les fruits de son succès. Sa carrière musicale commence alors à prendre de l’ampleur vers la fin des années 1980 avec la musique “Axé” et les “Trio elétrico”, des rythmes entraînants symboles sacrés du Carnaval.

Considérée comme l’Aretha Franklin brésilienne par le journal Los Angeles Times, elle enregistre un disque qui marquera le tournant de sa carrière en 1998 avec Jimmy Cliff, chanteur star du reggae jamaïcain. En 2006, elle recevra notamment une nomination aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de pop contemporaine brésilienne avec Pra Você. Elle chantera avec les plus grands guitaristes du monde de la musique comme Led Zeppelin ou encore Jimmy Page.  

La renaissance de la culture au Brésil

Un véritable espoir se dessine à l’horizon 2023 pour la culture au Brésil. En quittant Lula suite à sa nomination, Menezes s’est exprimé en affirmant que “ce fut une discussion très encourageante pour ceux d’entre nous qui sont impliqués dans la culture […] Le président a dit que pour lui, c’était d’une grande importance et qu’il voulait créer un ministère de la Culture fort pour répondre aux désirs du peuple brésilien”.

Durant ses années au pouvoir, Bolsonaro avait pris le temps d’enterrer une politique culturelle qu’il jugeait superficielle. Perçu par beaucoup comme celui qui maltraite la culture, il avait notamment décidé de relayer le ministère de la Culture au simple rôle de secrétariat. Durant son mandat, plusieurs artistes se sont vus refuser des subventions, pour la plupart sur des projets liés aux thématiques LGBT+ et le principal organe public du spectacle vivant au Brésil avait été donné à l’extrémiste Roberto Alvim. A la tête Centre des Arts de la scène de la Fondation National des Arts (Funarte), il décide de mener une guerre culturelle contre les idées progressistes. Début 2020, Roberto Alvim avait été obligé de démissionner suite à un discours inspiré du responsable Nazi Joseph Goebbels.

La victoire de Lula promet d’ores et déjà de redorer le blason de la culture qui possède désormais son ministère à part entière. L’administration du président sera également chargée de soutenir à nouveau les fonds alloués à la loi Rouanet permettant de financer les projets culturels par l’incitation fiscale. Depuis 1991, cette loi prévoyait d’accorder aux entreprises de financer à hauteur de 60 millions de Réal brésilien contre une exonération, mais avec l’arrivée au pouvoir de Jaïr Bolsonaro, ce financement avait été plafonné à seulement 1 million.

Le retour de Lula alimente l’espoir d’un rétablissement des politiques culturelles, mais également des politiques environnementales et des droits de l’Homme, qui avaient été attaqués sous l’administration précédente.

 VISUEL : Pedro França/MinC

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Camille Curnier

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