Les Pussy Riot, des dissidentes punk
Le combat entamé par les Pussy Riot depuis mars dernier est l’une des histoires qui a marqué la décennie. Et si c’étaient elles, le nouveau visage du Punk ?
Elles sont incontestablement les initiatrices d’un mouvement Punk et contestataire en Russie
Les Pussy Riot, littéralement « émeutes de chatte » se battent pour le droit de penser, de chanter, de critiquer. Elles diront « Notre pays est dominé par un démon qui pense qu’il est illégal de se réclamer du féminisme, de chanter de la musique punk, de défendre les droits de la communauté lesbienne et gay, de critiquer le gouvernement ».
Traitées comme des extrémistes par la Russie, deux d’entres elles ont été condamnées pour «hooliganisme et blasphème» après avoir implorées la Sainte vierge dans la chanson intitulée – Vierge Marie mère de Dieu – de sauver la Russie de Vladimir Poutine.
Tolérées par le gouvernement pendant un temps, elles sont vite devenues la plaie de Vladimir Poutine. Leur lutte a passionné les foules, c’était énorme, comme un feuilleton télévisé, tout le monde parlait des Pussy Riot, leurs exploits ont attiré le regard à l’international.
Leurs actions sont mythiques
La Russie n’a jamais eu d’époque punk-rock. Ce pays n’a jamais vécu 1977, et l’avènement du Punk, ni les Sex Pistols. Elles ont apporté l’art de la performance dans un pays à la mentalité conformiste. Mais jugées trop contestataires par le gouvernement, deux d’entre elles, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova sont condamnées à purger une peine de deux ans dans des camps russes (Ekaterina Samoutsevitch, a été libérée en appel). L’incompréhension a envahi les personnalités publiques, qui ont tour à tour, réclamé la libération du duo. L’organisme Amnesty International, Madonna, Sting, Bjork ; en France : Najah Belkacem, Jeanne Cheral, Audrey Pulvar, tous considèrent leur incarcération comme le procès du féminisme.
A peine libérée Ekaterina Samoutsevitch appelait aux nouvelles actions. Elle a diffusé aux MTV Music Awards un film pour remercier les soutiens internationaux apportés à Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, toujours emprisonnées. Dans la vidéo on la voit brûler, sur la façade d’un immeuble, un grand portrait de Poutine. Elle aurait depuis, quitté le pays.
Nadejda Tolokonnikova punie
Elle a été envoyée il y a deux semaines, comme si 1989 n’avait pas eu lieu, dans un goulag en Sibérie. Mais même incarcérée, dans une cellule quelque part dans la région de Krasnoïarsk, dans la localité de Nijni Ingach, à 4 400 km de Moscou, Nadejda Tolokonnikova à la dent dure, et continue son combat. Elle est devenue le symbole de l’activisme artistique.
Visuel : (c) affiche du documentaire de HBO “Pussy Riot- A punk Prayer“