Politique culturelle
Bientôt une Lex Google française ? Bras de fer entre François Hollande et Eric Schmidt

Bientôt une Lex Google française ? Bras de fer entre François Hollande et Eric Schmidt

31 October 2012 | PAR Charlotte Bonnasse

L’impérialisme de Google sur la toile est-il en passe de diminuer? François Hollande a reçu lundi le président exécutif de Google Eric Schmidt, en compagnie de la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti et de la Ministre de l’économie numérique Fleur Pellerin. Les négociations sont en cours et devraient aboutir à un accord concret d’ici la fin de l’année.

Qu’est-ce que la Lex Google ?

Engagée comme projet de loi en Allemagne depuis fin août, la Lex Google prévoit d’obliger les portails d’information numérique, et particulièrement Google News, à verser des commissions aux journaux dont ils reprennent les informations, dans le but de partager la valeur de l’économie numérique. Par exemple, si Google recense un article toutelaculture, il sera obligé de reverser des “droits voisins” au journal. Le projet doit encore être adopté par le Parlement allemand. Reprise par les éditeurs de presse français et italiens, l’idée d’une Lex Google a sérieusement perturbé la tournée européenne du Big Boss Schmidt.

Encouragés par le projet de loi allemand, les lobbies français (réunis sous l’IPG, association de l’Information Politique et Générale) ont rédigé une proposition de loi au Président de la République dès septembre dans la même veine que la Lex Google allemande.

Le bras de fer de lundi entre Hollande et Schmidt

Si la menace de la Lex française planait depuis quelques semaines sur Google, celui-ci n’a pas manqué sa répartie en menaçant de ne plus référencer la presse française, pour la bonne raison que ce principe serait contraire au fonctionnement des moteurs de recherche, rappelant à l’occasion qu’il redirigeait “quatre milliards de clics par mois vers les pages internet des éditeurs français”. C’est dans ce contexte mousseux qu’a eu lieu l’entretien de lundi, sur fond de jolis sourires crispés et de tournures polies.

François Hollande a donc indiqué qu’une “loi pourrait intervenir si nécessaire” pour que les moteurs de recherche versent des droits voisins aux éditeurs de presse, bien convaincu que ce n’est pas la meilleure solution pour tout le monde. En effet, à partir de là Google ne référencerait et ne paierait que les journaux vassalisés par les éditeurs de presse, et la loi aurait des effets pervers sur la liberté d’expression. La voie de la négociation a donc été privilégiée, autant par Fleur Pellerin que par le Président, soulignant que “le dialogue et la négociation entre partenaires lui paraissaient la meilleure voie, mais que si nécessaire, une loi pourrait intervenir sur la question, à l’instar du projet en cours en Allemagne”, d’après un communiqué de l’Elysée. Il a donné aux éditeurs de presse jusqu’à la fin de l’année pour s’entendre avec le tentaculaire Google.

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Charlotte Bonnasse

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