Politique culturelle
Benjamin Stora “Je ne pense pas qu’il y ait des interdictions mais il y a des zones d’ombres”

Benjamin Stora “Je ne pense pas qu’il y ait des interdictions mais il y a des zones d’ombres”

01 November 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Né le 2 décembre 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora est Professeur des universités. Il enseigne l’histoire du Maghreb contemporain (XIXe et XXe siècles), les guerres de décolonisations, et l’histoire de l’immigration maghrébine en Europe, à l’Université Paris 13 et à l’INALCO (Langues Orientales, Paris). Il a publié une trentaine d’ouvrages, dont les plus connus sont une biographie de Messali Hadj (réédition Hachette Littérature-poche, 2004) ; La gangrène et l’oubli, la mémoire de la guerre d’Algérie (La Découverte, 1991) ; Appelés en guerre d’Algérie (Gallimard, 1997) ; Algérie, la guerre invisible, Ed Presses de Sciences Po (2000).  Il a dirigé avec Mohammed Harbi l’ouvrage collectif, La guerre d’Algérie, aux éditions Robert Laffont (en poche, Hachette Littérature, 2006). Son dernier livre, Voyages en postcolonies, Viêt Nam,  Algérie  Maroc vient de sortir chez Stock (2012).

Joint par téléphone, il a accepté de répondre à quelques questions sur l’actualité des commémorations des cinquante ans de l’Indépendance de l’Algérie.

Quelle a été la nature des commémorations culturelles en Algérie ?

Elles ont été nombreuses. Festives d’abord avec  une manifestation populaire. La sortie du film Zabana ! sur Ahmed Zabana qui avait été exécuté par les autorités coloniales en juin 1956.  Une soirée a été organisée avec des historiens algériens et elle fut diffusée fin mars 2012. Également, nombre de livres de témoignages ont été  édités.

Pensez-vous que l’histoire de la mémoire algérienne en France souffre du même syndrome que Vichy ?

Non,  ce n’est pas la même histoire. Dans le cas du régime de Vichy, il y a une amnésie nationale, une reconstruction de l’idée nationale autour  du mythe résistant.  Depuis la fin de la guerre d’Algérie la guerre des mémoires n’a jamais cessé.  Il n’y a pas de manifestation consensuelle. L’espace privé a rejailli dans le public.

Est-ce qu’il reste des tabous, est-ce que vous vous posez des interdits ?

Non. Le terme guerre est maintenant admis. Les exactions également. L’exposition Algérie, 1830-1962 qui s’est tenue au Musée de l’Armée de mai à juillet était très claire sur la question.

Je ne pense pas qu’il y ait des interdictions mais il y a des zones d’ombres. Il reste à montrer l’utilisation du Napalm et les viols des femmes commis par l’armée française.

 

 

 

 

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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