Rachat du Parisien: les industriels et la presse, une relation Je t’aime, moi non plus
Le groupe Dassault a confirmé, vendredi, qu’il était intéressé par un rachat de 100% du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France.
Le porte parole du groupe a confirmé que Serge Dassault aurait rencontré, fin août, Marie-Odile Amaury, propriétaire du groupe Amaury qui détient Le Parisien-Aujourd’hui en France, et lui aurait envoyé une lettre déclarant son intention de rachat.
Cependant l’offre ne serait pas imminente, aucun calendrier n’a été fixé, et surtout, l’affaire n’est pas encore conclue.
Serge Dassault serait, selon les quotidiens Les Echos et La Tribune, en concurrence avec Vincent Bolloré (l’industriel français est déjà présent dans les médias par le biais des quotidiens gratuits Direct Matin et Direct Soir, et possède la chaîne de télévision Direct 8), le groupe allemand Axel Springer et le fonds d’investissement britannique Mecom(qui avait tenté en 2007 de racheter Les Journaux du Midi.)
Si l’offre de Dassault aboutissait, l’industriel contrôlerait deux titres phares de la presse quotidienne nationale. Selon l’OJD, Le Figaro a diffusé en 2009, 314.000 exemplaires en moyenne par jour et Le Parisien 305.000 auxquels s’ajoutent les 177.000 exemplaires d’Aujourd’hui en France.
Une telle opération ne soulèverait pas de problème juridique, mais un problème éthique sûrement : pour la SDJ, cette imbrication des influences politiques et médiatiques pourrait être dommageable aux équipes du journal. Notamment dans l’Essonne, où les Dassault sont élus depuis près d’un demi siècle. D’autant que Serge Dassault, considéré comme proche de Nicolas Sarkozy, possède depuis 2000 l’hebdomadaire Le Républicain de l’Essonne.
Les estimations, quant à la valeur du Parisien-Aujourd’hui en France, fluctuent entre 50 et 200 millions d’euros.
Selon un de ses proches, Marie-Odile Amaury envisagerait cette cession afin de transmettre à ses enfants un groupe rentable. (Le Parisien est légèrement bénéficiaire depuis deux ans.)
(Source AFP- Reuters)