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Libération dans la tourmente

Libération dans la tourmente

12 April 2013 | PAR JD

Malaise à Libération suite à la révélation de l’affaire Fabius par le quotidien dans son édition du lundi 8 avril. Médiapart s’indigne et le personnel de Libe remet en cause la direction et sa gestion de l’information. 

Rappel des faits : le journal révèle dans son édition du lundi 8 avril que Mediapart serait en possession d’informations qui viendraient accréditer la rumeur selon laquelle le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, détiendrait un compte en Suisse : “Un scénario noir circule dans tous les ministères, raconte Libération. Mediapart aurait en sa possession les preuves que Laurent Fabius détient un ou plusieurs comptes en Suisse […] Et comme Edwy Plenel se répand partout que son site se prépare à révéler un ‘scandale républicain’, la rumeur s’emballe. Info, intox ? Nul ne sait.” Contacté par Le Monde Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart et soupçonné par Libé d’avoir rencontré le ministre des Affaires Etrangères le week end précédent, déclare le jour même : “Il n’existe à Mediapart que ce qui est publié.”. Le coup est raté pour Libération et s’ensuivra une polémique dans laquelle Edwy Plenel, directeur de Mediapart, accusera le quotidien de “perdre la tête”.

Depuis un communiqué de la Société Civile des Personnels de Libération a dénoncé l’attitude de son propre journal dans cette affaire, lui reprochant notamment “une faute déontologique grave” en ayant “relayé une rumeur sans fondement sur un prétendu compte en Suisse de Laurent Fabius, avec pour effet de l’accréditer”. “Notre travail de journaliste ne consiste pas à rendre publique une rumeur, mais à enquêter pour savoir si elle correspond à des faits. Ce travail élémentaire n’a pas été fait” accuse ensuite le communiqué.

Nicolas Demorand, directeur de la publication de Libé est directement mis en cause par le communiqué de la SCPL qui dénonce “la mauvaise gouvernance du journal” et en profite pour réclamer “en urgence” de nouvelles élections à la tête du quotidien. Ambiance !

Libération s’est défendu en affirmant vouloir rendre compte de la panique qui sévirait dans les ministères suite à l’affaire Cahuzac et a déclaré par la voix de Nicolas Demorand que l’article en question n’était que “le récit à plat du week-end avec le cheminement d’une rumeur, la manière dont elle circule et les effets qu’elle produit”.

Le directeur de la publication a par la suite réalisé son mea culpa en s’excusant publiquement auprès des lecteurs de Libération dans l’édition du jeudi 11 avril : “Que les lecteurs de Libération ayant été choqués par l’édition du 8 avril reçoivent ici mes excuses les plus sincères”

Mauvais coup de com pour Libé.

Photo (c) Une de Libération, lundi 8 avril.

 

 

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