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Le tentaculaire Google investit dans la maison intelligente

Le tentaculaire Google investit dans la maison intelligente

25 January 2014 | PAR Camille Pettineo

Google s’insère dans le marché de la «maison intelligente» en achetant la start-up Nest pour 3,2 milliards de dollars ! Cette société spécialisée dans les thermostats et détecteurs de fumée connectés à Internet intègre ainsi le tableau de chasse du géant.

C’est qu’il n’en finit plus avec ses investissements intempestifs ! Google déploie une réelle logique de plateforme en acquérant des entreprises comme YouTube, Motorola et Nest. Leur force n’est plus un secret de polichinelle : créer des services liés et faire de la data (donnée) sur les utilisateurs.

Après les voitures sans chauffeur et les lunettes à vision augmentée, la pieuvre Google s’attaque donc au marché des objets connectés. L’acquisition de cette firme spécialisée dans la domotique fait sens puisqu’elle a été co-fondée en 2010 par le père de l’iPod, Tony Fadell. La start-up américaine Nest développe des outils autour de la « maison intelligente » en misant sur un design travaillé. Son thermostat connecté enregistre les habitudes des habitants d’une maison pour réguler la température de celle-ci en conséquence. Quand à son détecteur de fumée intelligent, il prévient vocalement du danger en précisant la pièce où il a été détecté. À la clé, des économies d’énergie et plus de sécurité !

http://www.youtube.com/watch?v=QXp-LYBXwfo#t=82

50 milliards de dollars. Selon Cisco, c’est ce que devrait peser le marché des objets connectés d’ici 2020. Pour les analystes de Forester, cités par le Wall Street Journal, « l’enjeu est de savoir qui de Google, Amazon, Apple ou Microsoft va coordonner tous ces services dans votre maison ». Cet achat permet donc de se positionner au plus tôt sur le marché de la maison intelligente. D’autant que Google a eu du flair quand aux nouvelles règlementations locales. En France, la présence d’un détecteur de fumée dans chaque habitation sera obligatoire d’ici 2015. Quant à Rafi Haladjian, co-fondateur de Sen.se, il explique que « Nest se distingue de la plupart des entreprises de l’IOT (Internet Of Things) parce qu’elle ne fait pas simplement des objets communicants, mais des objets “apprenants”, des objets “intelligents” ». Pour Cédric Hutchings, CEO de Withings, Google trouve avec ce rachat « un intérêt évident à augmenter les points d’interaction avec les utilisateurs, au delà du PC et du smartphone. Notamment pour créer de la donnée valorisable avec tout son savoir faire ». Et du côté de Nest, quel est l’intérêt ? Dans un communiqué le fondateur de la start-up, Tony Fadell insiste sur le fait que « Google a les ressources, l’échelle mondiale et la portée nécessaires pour accélérer la croissance de Nest ».

Ariel Kyrou, auteur de Google God : Big Brother n’existe pas il est partout, explique que la stratégie du géant est de faire faire plutôt que de faire lui même. Comme dans le cas d’Androïd, par exemple. Intelligent, Google a créé un véritable écosystème pour s’imposer l’air de rien dans le monde. Dans une émission sur France Culture, l’entreprise est comparée à un « dieu spinoziste pour être le relais de l’information du monde en multipliant les territoires où leurs services seront utiles ». A l’instar de la Google House parisienne, présentée le 13 novembre 2013 dans le 3ème arrondissement.

En fait, bien plus qu’un vendeur de publicité contextuelle (adaptée à nos recherches), Google tend à devenir un acteur politique. La Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a récemment décidé de boycotter l’inauguration parisienne du Lab de l’institut culturel de Google. Un acte de résistance pour l’intéressée, qui dénonçait alors les propos tenus par l’un des porte- parole du groupe. Il faut dire que Vint Cerf, l’un des pères fondateurs d’internet, désormais “évangéliste officiel” chez Google a prononcé une phrase malheureuse et inquiétante : « la vie privée pourrait bien être une anomalie ». Ceci ne peut que soulever des questions sur les véritables intentions du géant californien !

Mais peut-on dire qu’il y a  une dimension politique chez Google ? Peut-être mais loin derrière leur problématique économique puisqu’il doit prendre en compte ses actionnaires. Cependant, on peut déceler dans ses actions une vision politique libertarienne et transhumaniste. Au delà du politique, c’est plus une dimension moralisatrice qui se fait jour. En effet, Eric Schmidt, l’ancien PDG de la firme explique sans complexe que « si vous souhaitez que personne ne soit au courant de certaines choses que vous faites, peut-être ne devriez- vous pas les faire ». Une phrase qui, là encore, laisse perplexe quand à l’utilisation que l’on fait des produits Google…

Et dire qu’il n’existait pas il y a 15 ans, et qu’aujourd’hui le monde est en passe de ne plus pouvoir s’en passer ! Actuellement, près de 90 % des français l’utilisent tandis que Google séduit 85 % des américains. L’empire tentaculaire représente 30 000 milliards de documents indexés par jour, pour un total de 20 milliards de pages vues dans le même temps ! Qu’en sera-t-il pour les objets connectés ? La suite dans le prochain épisode !

Camille Pettineo

Visuels : © Capture écran de la page d’accueil Google
© Capture écran d’une vidéo Youtube
© Capture écran du bandeau Google sur Youtube
Vidéo : © Youtube

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