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L’Espagne avorte de sa loi

L’Espagne avorte de sa loi

24 September 2014 | PAR Fanny Bernardon

Mariano Rajoy, premier ministre du gouvernement espagnol, a annoncé officiellement hier le retrait de la loi sur l’avortement. Largement controversé, ce projet avait conduit des milliers d’espagnols à manifester. 

A l’état d’avant-projet en décembre 2013, le texte qui réduisait les possibilités et les cas d’avortements aux femmes espagnoles avait été approuvé par le gouvernement l’année dernière. A sa tête, Mariano Rajoy, dont c’était l’une des promesses électorales, avait chargé le très conservateur ministre de la justice, Alberto Luiz Gallardon, de s’occuper de son établissement.

Face à la déferlante d’oppositions venant des socialistes autant que de la droite espagnole, Monsieur Gallardon a démissionné hier de son ministère. Le texte de loi dont il est l’auteur prévoyait d’autoriser l’avortement dans les seuls cas de viol ou de potentiel danger quant à la santé physique et psychologique de la mère. Ce que le gouvernement Rajoy modifiera finalement repose sur l’un des points les plus polémiques, à savoir, le droit aux mineures de recourir à l’avortement sans l’autorisation de leurs parents.

Rappelons que la loi actuellement en vigueur, votée en 2010, prévoit et autorise aux femmes une période maximale de 14 semaines pour avorter.

Le gouvernement espagnol, forcé aujourd’hui de reculer et de renoncer, déclare vouloir aujourd’hui travailler à la recherche d’un consensus. Mariano Rajoy assure qu’en l’état, le retrait du projet de loi était la “décision la plus censée”.

Cette loi compliquée et “sensible socialement” n’a pas fini de faire parler d’elle. Notons qu’en France, des femmes de tous bords politiques se sont sévèrement élevées contre ce projet de loi en lançant directement un appel au gouvernement espagnol. Sur cette liste apparaissent notamment les noms d’Anne Hidalgo, de Roselyne Bachelot, Clémentine Autain, Dominique Voynet, Rama Yade ou encore celui de Marie-George Buffet. Un extrait de la lettre envoyée stipule à Mariano Rajoy que “le droit des femmes à disposer de leur corps n’est pas un supplément d’âme dans une société qui se targue de construire l’égalité. Il s’agit d’un droit fondamental, c’est le socle de l’égalité.”  (Pour lire l’intégralité du texte, cliquez ici.)

Visuel à la Une : @Capture d’écran / Visuel : @Capture d’écran – Site officiel Anne Hidalgo, www.anne-hidalgo.net

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Fanny Bernardon

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