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Le prix Goncourt 2021 attribué à Mohamed Mbougar Sarr pour “La plus secrète mémoire des hommes”

Le prix Goncourt 2021 attribué à Mohamed Mbougar Sarr pour “La plus secrète mémoire des hommes”

03 November 2021 | PAR Blaise Campion

Mohamed Mbougar Sarr, romancier sénégalais de 31 ans, remporte le plus ancien et le plus prestigieux des prix littéraires français pour son roman “La plus secrète mémoire des hommes” (Philippe Rey/Jimsaan), une fiction inspirée du destin tragique de l’écrivain malien Yambo Ouologuem.

Réunis comme le veut la tradition au restaurant Drouant dans le IIe arrondissement de Paris, les membres de l’Académie Goncourt ont désigné le lauréat 2021 au premier tour avec 6 voix. Mohamed Mbougar Sarr succède ainsi à Hervé Le Tellier, vainqueur en 2020 avec L’Anomalie (Gallimard), lors d’une édition qui s’était tenue en visioconférence.

Un premier détail frappe dans la biographie de Mohamed Mbougar Sarr : sa jeunesse. À 31 ans, il est le plus jeune lauréat du Goncourt depuis Patrick Grainville en 1976. Pourtant, Mbougar Sarr refuse de voir dans l’âge de l’auteur un critère pour évaluer une œuvre : “Il n’y a pas d’âge en littérature. On peut arriver très jeune, ou à 67 ans, à 30 ans, à 70 ans et pourtant être très ancien” a-t-il déclaré à la presse à son arrivée au restaurant. Né à Dakar en 1990, fils d’un médecin, Mohamed Mbougar Sarr est arrivé en France pour ses études supérieures, d’abord en classe préparatoire littéraire puis à l’EHESS où ses recherches portent sur la figure de Léopold Sedar Senghor. C’est néanmoins sur la scène littéraire qu’il fait une entrée fracassante en 2015, à 24 ans, avec Terre ceinte (Présence Africaine).

La plus secrète mémoire des hommes, qui était également en lice pour le prix Renaudot et le prix Femina, est le quatrième roman du jeune écrivain. Dans celui-ci, l’auteur se met sur les traces d’un écrivain sénégalais fictif, T.C Elimane, qui aurait remporté le prix Renaudot en 1938. L’histoire s’inspire de la vie bien réelle de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, premier vainqueur noir du Renaudot en 1968, très vite oublié cependant à cause des accusations de plagiat qui brisèrent sa carrière. Mbougar Sarr semble ici vouloir lui rendre hommage, et œuvrer pour une plus grande reconnaissance de la littérature francophone africaine.

Visuel : © Philippe Rey / Jimsaan

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