Actu
Le banc des accusé·e·s mis sur la touche pour la prochaine cérémonie des César

Le banc des accusé·e·s mis sur la touche pour la prochaine cérémonie des César

04 January 2023 | PAR Camille Curnier

Après les débats lancés dans l’affaire Sofiane Bennacer, l’Académie des César prend une décision historique en décidant de ne pas inviter à sa cérémonie toute personne qui serait mise en cause pour “des faits de violence”.

 Après Polanski, l’affaire Bennacer qui fait tache à l’Académie

L’affaire Bennacer fait à nouveau mauvaise presse pour l’Académie des César. En novembre dernier déjà, le comité des révélations s’était retrouvé dans une posture contrariante pour avoir sélectionné l’acteur Sofiane Bennacer parmi les meilleurs espoirs, alors que celui-ci venait d’être accusé de viol. Pour l’opinion publique, les accusations autour de l’Académie font particulièrement écho à l’affaire de 2020 autour du réalisateur Roman Polanski, dans laquelle l’Académie des César avait notamment décidé de ne pas se positionner malgré les oppositions. Après de fortes contestations exprimées à l’encontre de l’Institution, l’Académie décide cette année de prendre des mesures et d’éviter une nouvelle polémique.

Ce lundi 2 janvier, l’Académie des César a donc communiqué de nouvelles mesures concernant sa prochaine édition et notamment rapporté sa décision “de ne pas mettre en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice pour des faits de violence”. Une décision prise “par respect pour les victimes”, même présumées, et qui fait suite à la médiatisation de l’affaire Sofiane Bennacer, un jeune comédien révélé dans le film Les Amandiers, et mis en examen pour viols quelques semaines auparavant.

De ce fait, si une “personne figurant sur la liste des nommés fait l’objet : soit d’une mise en examen pour des faits de violence, notamment à caractère sexuel ou sexiste, passibles d’une peine de prison ; soit d’une condamnation en cours prononcée en raison de tels faits”, alors, ” cette personne ne pourra pas être invitée à la Cérémonie ni à aucun des événements qui lui sont associés et qui sont organisés par l’Académie des César”, détaille l’Académie dans son communiqué. Concrètement, une personne mise en examen n’aura pas la possibilité de se rendre à la cérémonie, même en cas d’attribution d’une récompense, et sera de ce fait, mise en retrait des prises de paroles lors de l’évènement.

Des accusé·e·s sans parole, mais pas totalement invisibilisé·e·s

Tandis que certain·e·s accusent l’Académie de vouloir se substituer à la justice en criant à la présomption d’innocence, d’autres dénoncent une institution dépassée par son temps, qui n’oserait simplement pas prendre de réelles mesures impactantes sur ces sujets de société. En effet, même si les artistes mis en cause peuvent dire au revoir à leurs cartons d’invitation, ils et elles auront toujours la possibilité d’être nommé·e·s et récompensé·e·s à l’issue des votes.

Les César ont cependant annoncé que ” face à l’ampleur et la complexité de ces questions, d’un point de vue moral et juridique”, un potentiel changement de règlement pourrait être envisagé lors des prochaines éditions. Si aujourd’hui aucun texte ne prévoit l’hypothèse d’une mise en cause judiciaire d’un·e participant·e”, un travail sera prochainement amorcé et poursuivi au premier semestre 2023 par un groupe dédié, composé de différentes personnalités, associations, autorités compétentes et membres du Bureau de l’Académie.

 

Visuel: ©Georges Biard

Surréalité ! La présentation de nouvelles réalités. La collection Klewan au Musée Sigmund Freud de Vienne.
Vos sorties cinémas pour la semaine du 4 janvier 2023
Camille Curnier

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration