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La Marianne de Shepard Fairey pleure des larmes de sang

La Marianne de Shepard Fairey pleure des larmes de sang

15 December 2020 | PAR Lalouchi Naoual

Le flanc d’un immeuble du 13e arrondissement de Paris revêt depuis 2016 une fresque XXL de la Marianne. Vandalisée dans la nuit du 13 au 14 décembre 2020, elle pleure désormais des larmes de sang. Un fort message de protestation contre le gouvernement. 

La figure symbolique de la République française est peinte par le street-artiste américain Shepard Fairey alias Obey, suite aux attentats du Bataclan. Elle représentait la République française et ses valeurs avec la devise “Liberté, Égalité, Fraternité”. Désormais, au centre de l’oeuvre les joues de la Marianne sont recouvertes de larmes de sang (peinture rouge). Tandis que les trois mots de la devise ont été barrés à la peinture blanche. Cette action a été revendiquée à travers la plateforme militante Hiya

Un geste politique  

En effet, il semblerait que ce geste soit purement politique. Le site Hiya, consacré aux cultures urbaines a reçu un mail contenant deux pièces-jointes, une photo et un texte. La photo de la Marianne en pleure accompagnée d’un court manifeste mystérieusement intitulé «LREM-NRV». Le site nous en dévoile quelques lignes : 

« Ouvrez donc les yeux (…).Vous dérobez les mots brillants cachés derrière les vitrines de nos espoirs pour les remplacer par des signifiants creux, de la camelote lustrée, incrustée d’émeraudes réactionnaires en plastique (…). Vous êtes les maris violents des valeurs que vous prétendez défendre (…). Agitez vos drones, zappez entre vos caméras, la seule chose que vous verrez, c’est nos majeurs depuis les toits de la ville, de la peinture plein les fringues. »

Ainsi, c’est une action engagée que nous dévoile ce collectif anonyme. En effet, la fresque d’Obey n’arbore pas seulement un immeuble du 13ème arrondissement de Paris. Mais c’est aussi une oeuvre qu’Emmanuel Macron possède dans son bureau à l’Elysée. Une reproduction offerte par l’artiste lui-même.

Alors détourner cette oeuvre, c’est tout un symbole pour protester contre la politique du gouvernement. C’est dénoncer les actions et les décisions prises par le Président et ses Ministres. Et cela, en pleine crise liée à la pandémie, aux violences policières et atteintes aux droits fondamentaux.  

Visuel : ©Julian Kopald/Flickr CC

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Lalouchi Naoual

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