Hackeur sachant hacker

Depuis quelques semaines, un justicier numérique autoproclamé sévit contre plusieurs médias, relais d’informations auxquels il reproche “désinformation”, le “mensonge” et la “diffamation” envers les juifs et Israël. Ce vendredi matin, il revendique la mise en demeure momentanée des sites de Fance Info et de France Inter.

Grégory Chelli, alias Ulcan, IP inconnue, méthodes désormais connues des médias qu’il dénonce.

A son curriculum de hacker, Ulcan a rajouté cet été les attaques du journaliste Benoît Le Corre ainsi que du cofondateur de Rue89, Pierre Haski. L’un avait dressé un portrait peu flatteur du pirate et l’autre lui avait tenu tête en le prenant à son propre piège. Alors qu’Ulcan s’adonnait au canular téléphonique sur le téléphone personnel de Pierre Haski, ce dernier avait été plus malin en mettant en lumières les méthodes de Grégory Chelli.

Ce matin, on apprend qu’Ulcan a encore frappé ! De sa main et de son codage vengeurs, cette fois il s’est attaqué aux sites internet de France Info et de France Inter. Indisponibles pendant de longues heures, les sites ont  été bloqués par le pirate qui déclare que désormais il ne revendiquera plus aucun de ses méfaits. Les attaques qui seront désormais anonymes risquent de ne pas manquer d’ampleur pour autant si on se rappelle les antécédents d’Ulcan.

En effet, Grégory Chelli est coutumier des hacking de médias. A son palmarès, il décompte notamment le piratage d’Arrêt sur Images et possiblement celui de Médiapart. Sur sa page Facebook, il pérore, il nargue : “Votre site marche plus ? Faut pas s’étonner quand on dit que de la merde.”

La maire de Lille, Martine Aubry, serait elle aussi menacée par celui qui se décrit comme combattant les antisémites. A son sujet, il déclare néanmoins qu’il ne sait pas encore “quelle sanction serait appropriée pour elle.”

Celui qui se définit comme “militant sioniste” est actuellement l’objet de plusieurs chefs d’accusation : “violences volontaires avec préméditation”, “détention et diffusion de documents portant atteinte à l’intimité de la vie privée”, “dénonciation de crimes et délits imaginaires” ainsi que “usage de données d’identification d’autrui en vue de porter atteinte à sa tranquillité ou son honneur”.

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Laurette Kartuil