
Deux bracelets de Marie-Antoinette mis aux enchères à Genève
Pour la première fois, deux bracelets ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette seront mis aux enchères à Genève par Christie’s.
Des bijoux de grande valeur
Cette vente aux enchères publiques s’annonce flamboyante avec ces deux bracelets. Formés de trois rangées de diamants, ils peuvent s’assembler pour être portés en collier. 112 diamants de taille ancienne composent cet ensemble expertisé par Christie’s entre 140 et 150 carats.
Marie-Cécile Cisamolo, spécialiste en bijouterie chez Christie’s, explique qu'”Il est très difficile de mesurer leur taille exacte parce que ce sont des diamants de taille ancienne, et à l’époque, les tailles étaient plus grossières” alors qu’aujourd’hui les diamants sont taillés au laser. Elle souligne aussi le charme de ces anciens diamants, dont chaque pièce est unique.
Estimés entre 2 et 4 millions de dollars, ils pourraient toutefois pulvériser les estimations, à l’instar, en 2018, d’un pendentif en diamants ayant aussi appartenu à Marie-Antoinette. Sotheby’s avait adjugé ce pendentif à 36 millions de dollars, alors qu’il avait été estimé entre 1 et 2 millions de dollars.
Des bijoux historiques
En 1776, Marie-Antoinette, reine de France depuis deux ans, commande ces bracelets auprès du bijoutier Charles Auguste Boehmer à Paris.
Avant de tenter de fuir la France avec Louis XVI et ses enfants, Marie-Antoinette envoie ses bijoux à Bruxelles. Ils sont ensuite transmis à des proches de la reine en Autriche, sa patrie d’origine. En 1793, Louis XVI et Marie-Antoinette sont guillotinés après avoir été arrêtés à Varennes. Leur fils Louis XVII meurt en captivité. La seule rescapée de la Révolution française est leur fille, Marie-Thérèse de France. Elle est libérée en 1795 et part à Vienne. Là-bas, l’empereur d’Autriche lui rend les bijoux de sa mère. N’ayant pas d’enfant, Marie-Thérèse de France, surnommée “Madame Royale”, transmet à son tour les bracelets à sa nièce, la Duchesse de Parme.
“Ces bijoux peuvent donc être tracés jusqu’à Marie-Antoinette. C’est la première fois qu’on les voit dans une vente publique“, a souligné Marie-Cécile Cisamolo, en souhaitant que ces bracelets, qui représentent “une partie de l’Histoire” de France et d’Europe, ne soient pas démontés par le futur acquéreur.
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