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Décès de Régine Deforges, auteure de “La bicyclette bleue”

Décès de Régine Deforges, auteure de “La bicyclette bleue”

04 April 2014 | PAR Enora Le Goff

L’écrivaine et éditrice sulfureuse est décédée hier à l’âge de 78 ans, elle était notamment connue pour avoir écrit la saga de La bicyclette bleue, mais aussi pour ses publications à scandale.

Née en 1935 dans la Vienne Régine Deforges a écrit une quarantaine d’ouvrages, dont plusieurs textes érotiques, cette pionnière du féminisme dans la littérature plaidait en effet pour la libre parole des femmes quant à leur sexualité. Dès les années 60 elle milite pour la libération sexuelle des femmes, elle crée aux côtés de Jean-Jacques Pauvert une maison d’édition « L’Or du temps », qui édite de nombreux ouvrages interdits à la publication pour outrage aux mœurs. La censure, les différentes interdictions, les amendes l’obligent à fermer cette maison d’édition qui avait notamment publié Le con d’Irène (interdit deux jours après sa sortie !), texte érotique attribué à Aragon.

Sans se laisser abattre Régine Deforges crée sa nouvelle maison d’édition dans les années 70, dans un climat général de libération des mœurs, à partir des années 80 «Les livres pour lesquels j’avais été poursuivie, condamnée, étaient publiés dans de grandes maisons et ne faisaient plus l’objet de poursuites. Fini le temps de la clandestinité, de la peur: j’avais fait reculer les limites de la censure»,  écrit l’auteure dans A Paris, au printemps, ça sent la merde et le lilas. Dans ce même ouvrage elle présente sa vision de l’érotisme qui selon elle se doit d’être «libre, dénué de tout sens du péché, joyeux, païen et non pas didactique».

Dans la liste de ses nombreux ouvrages on retrouve notamment La bicyclette bleue, saga littéraire de dix volumes vendue à plus de dix millions d’exemplaires, commencée en 1981 et achevée en 2007 (dont une partie fut adaptée à la télévision en 2000 avec Laetitia Casta). Publication qui l’emmena de nouveau au tribunal, puisque les héritiers de Margaret Mitchell, auteure d’Autant en emporte le vent, l’accusèrent de plagier le célèbre ouvrage, accusation qui ne fût cependant jamais prouvée.

De ce climat de censure générale dans lequel elle a évolué, Régine Deforges en retient une chose, qu’elle confia à France Info en février dernier : «Je pense que toute société aurait beaucoup à gagner à écouter d’avantage les femmes.»

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Enora Le Goff

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