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De leur temps : le Frac Grand Large met à l’honneur les collectionneurs comtemporains

De leur temps : le Frac Grand Large met à l’honneur les collectionneurs comtemporains

29 January 2023 | PAR Elisa Barthes

Ce samedi 28 janvier 2023 débute l’exposition De leur temps, un regard sur les collections privées, au Frac Grand Large situé à Dunkerque. En collaboration avec l’ADIAF (association pour la diffusion internationale de l’art français), les œuvres acquises par 58 collectionneurs seront présentées sur les 4 étages du lieu. À l’occasion des 40 ans du Frac et de la 7-ème édition des triennales, découvrez les travaux de 111 artistes contemporains.

De leur temps s’inscrit dans les triennales de l’ADIAF existant depuis 2004 et fait partie de la deuxième édition de la triennale art & industrie lancée en 2019. Intitulée chaleur humaine, elle se déroule du 28 janvier au 24 avril 2023 et questionne les problématiques environnementales autour de la consommation d’énergie, de l’accès aux ressources naturelles et bien d’autres aspects. Les œuvres présentées sont réparties à Dunkerque et sur tout le territoire des Hauts de France, dont le musée de la ville de Dunkerque, le musée de France et le LAAC (le Lieu d’Art et Action Contemporaine). Le Frac Grand Large met exceptionnellement à disposition les 4 étages de son immense structure pour accueillir l’exposition, l’occasion également de célébrer les 40 ans de ce lieu possédant une configuration singulière. Le bâtiment, construit en 2013 par les architectes Lacaton et Vassal, jumelle les anciens ateliers de fabrication des navires du port. Une passerelle le reliant à la mer permet une ouverture sur la nature et un chemin facile à emprunter pour les visiteurs.

Une collaboration enrichissante

Les commissaires d’exposition Keren Detton, directrice du Frac Grand Large, et Michel Poitevin, président de l’ADIAF, ont voulu transmettre la passion de l’art dit «de leur temps». C’est pourquoi 70% des œuvres sélectionnées ont été réalisées après 2018. La collaboration entre les deux institutions est intéressante car deux manières de fonctionner pour mettre en valeur la création artistique sont réunies. Le Frac est un fond, un jury sélectionne les œuvres, alors que l’ADIAF est un ensemble de collections de chaque individu. En plus d’être classées en 16 sous thèmes, les œuvres questionnent aussi le visiteur sur la notion de collection dans l’art. La première de l’exposition s’intitule «les collectionneurs» et représente un contrat reliant l’artiste au collectionneur. Elle pousse le spectateur à s’interroger sur ce qu’est une œuvre d’art et sur le fait de collectionner. Les commissaires ont fait le choix de privilégier les arts plastiques, et plus particulièrement, de mettre à l’honneur la peinture et le dessin. Aucun thème n’a été imposé aux collectionneurs, mais les sujets étant parfois récurrents, la séparation en sous thèmes était évidente.

Une exposition grandeur nature

Lorsqu’on pénètre dans le bâtiment du Frac Grand Large, la hauteur sous plafond et la sensation d’espace est impressionnante. Majoritairement composé de vitres et de verrières, la proximité avec la nature se fait ressentir. La température ambiante est un élément renforçant encore cette notion puisqu’on se croirait presque à l’extérieur, un moyen de garder une connexion à l’environnement qui nous entoure. Chaque étage renferme plusieurs chapitres de l’exposition et présente des œuvres aux formats divers : peintures, fresques, vidéos et même une performance. Les artistes possèdent tous leurs propres processus de création pour exprimer leurs idées. Amalia Pica présente une série de dessins réalisés avec des tampons à usage administratif, elle cherche ici à dénoncer l’état de la société remplie de bureaucratie. Sur une échelle bien plus grande, l’artiste japonais Masdaki a installé une fresque longue de plusieurs mètres dans une grande salle blanche. Il illustre la rencontre entre le monde de l’art et la culture des comics jouant sur des codes populaires. Son but est d’interpeler le spectateur, mais surtout le collectionneur : pourquoi acheter une telle œuvre alors qu’ils ne pourront pas l’exposer chez eux ? Dans un tout autre registre, Kader Attia questionne la santé mentale et fait le lien avec des sacrifices d’animaux réalisés dans certains pays pour guérir les malades. Son œuvre est étrangement dérangeante : sur un mur blanc sont accrochées des cornes de moutons, les unes à côté des autres. Des problématiques féministes, environnementales, mémorielles ou encore sociétales sont également exposées, venez les découvrir jusqu’au 23 Avril 2023 au Frac Grand Large !

L’exposition Horizons, marquant l’anniversaire de 4 structures dunkerquoises est également à visiter. Toutes les informations sont à retrouver en cliquant ici !

 

Visuels : © Agence Dezarts

 

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