(Bordeaux) Les producteurs de Nouvelle-Aquitaine offrent leurs films pendant le confinement
À Bordeaux, le média local et indépendant Revue Far Ouest a lancé un appel aux producteurs et réalisateurs de Nouvelle-Aquitaine pour offrir un catalogue éphémère de films locaux jusqu’à la fin du confinement.
Par Margot Delpech, étudiante à l’EFJ Bordeaux*
Une fenêtre ouverte sur le monde qui se refermera après le confinement. Pour l’heure, elle est hébergée par la Revue Far Ouest et elle s’appelle La Grande Évasion. Elle regroupe dix-sept producteurs de films locaux sur des thèmes variés. Parmi eux, Dublin Films, Mamalova productions ou encore Les Films Jack Fébus. Au programme, de l’art, du sport, de la fiction et de l’Histoire. Le temps d’un instant, on peut s’asseoir dans un opéra bordelais pour profiter des Noces de Figaro ou s’exiler en montagne pour vivre La vie de bergers. Dans la forme, le programme retranscrit des histoires réelles ou fictives sous tout type de formats avec du film, du court-métrage ou du documentaire. Dans le fond, c’est aussi une invitation au voyage où tout devient possible. On navigue entre des histoires d’extraterrestres, en passant par la découverte de l’univers ou l’amour en temps de guerre… En tout, 20 heures de contenus pour « prendre l’air » depuis le canapé.
« Il n’y a pas d’argent en jeu, c’est juste par solidarité »
Pour la Revue Far Ouest, ce projet est né naturellement après l’annonce du confinement le lundi 16 mars 2020. Abasourdie, l’équipe s’inquiète comme tout le monde, puis décide de réagir rapidement. « Il y a beaucoup de réalisateurs dans la région. Aussi, nous avons voulu les réunir sur un projet commun. Ils ont tous très vite répondu avec bienveillance », confie Flo Laval, le co-fondateur du média. C’était l’occasion de dépoussiérer certaines productions régionales pour la bonne cause. Il poursuit : « Nous ne sommes ni caissiers ni postiers, mais nous voulions apporter notre pierre à l’édifice afin que les gens aient un moyen de s’évader. »
Très vite, l’équipe de la Revue Far Ouest a mis de côté ses nombreux projets prévus au printemps et même sa campagne d’abonnements. « Dans cette crise, pour nous, rien n’a changé. Pour notre petit média, c’est la galère déjà toute l’année. Il n’y a pas d’argent en jeu, c’est juste par solidarité. », s’explique Flo
Laval. Un tour de force pour ce média qui voit son audience bondir avec de nombreux retours positifs. S’il n’y a pas d’argent en jeu, sur le plan humain, ce dernier constate : « Nous avons gagné des points de sympathie chez les gens et, peut-être qu’un jour, si nous en avons besoin, ils seront là… »
Des feuilletons régionaux en plus
La Revue Far Ouest voulait aussi mettre certains de ses feuilletons à disposition, gratuitement. Des récits uniques à dévorer dans Les illustres anonymes, mais aussi l’enquête M6 Foot story sur les Girondins de Bordeaux. Entre journalisme et série documentaire, l’œil régional est le point de départ de toutes ces histoires. En attendant d’être de nouveau libre de ses mouvements, l’équipe prépare déjà le deuxième volet de La Grande Évasion, prévue pour début mai.
Visuel : Revue Far Ouest/ DR
* Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre l’École du Nouveau Journalisme de Bordeaux (EFJ) et Toute la Culture, à la suite d’un atelier de journalisme culturel.