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“Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses” : une suite fort dispensable

“Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses” : une suite fort dispensable

24 July 2018 | PAR Gregory Marouze

L’été au ciné est la promesse de divertissements en tous genres. Y compris pour les enfants et ceux qui ont sur le rester. Alors que Les Indestructibles 2 fait actuellement un raz-de-marée mérité, c’est au tour de Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses de faire son entrée dans les salles obscures. Des vacances monstrueuses ? On ne saurait mieux dire…

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Il est souvent difficile de critiquer un film destiné aux enfants. Si l’œuvre n’est pas à la hauteur, on peut être indulgent et se dire qu’après tout, si les gamins s’amusent, le pari est gagné. On peut aussi avoir l’envie de ruer dans les brancards. Il y a suffisamment de films d’animation de qualité, dont les auteurs travaillent avec sincérité, pour ne pas se contenter du tout-venant de la production cinématographique destinée au jeune public.

Hôtel Transylvanie 3 : Des vacances Monstrueuses vient compléter une franchise dont le premier volet est sorti en France début 2013 et sa suite, Hôtel Transylvanie 2, en 2015. Toujours réalisé par Genndy Tartakovsky, ce troisième volet permet de retrouver tout un bestiaire de la littérature et du cinéma d’épouvante : Drac, Frank (erreur commune puisque c’est la créature et non le Docteur Frankenstein qui se voit affublé du célèbre patronyme), la fiancée de Frankenstein, l’homme invisible, la momie, …

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Pas de scénario, des gags fatigués et vulgaires

Si les deux premiers opus pouvaient faire illusion avec une animation sympa, des références nombreuses et des gags qui s’inspiraient avec un certain bonheur du burlesque et du slapstick, on ne peut en dire autant de Hôtel Transylvanie 3. Tout est laborieux, téléphoné, lourd dans cette séquelle. Il n’y a pas de scénario. L’intrigue n’est que prétexte à aligner des gags fatigués, dont beaucoup donnent dans le régressif :  les “blagues” sont souvent à base de rots et de flatulences. La seule bonne idée est d’avoir confié la voix originale de Vlad à Mel Brooks, maître de la parodie et réalisateur du génial Frankenstein Junior. Référence écrasante car, pour être réussie, une parodie doit atteindre l’excellence. Hélas, Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses en est à des années lumières.

Si l’animation et certains décors donnent encore le change, Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses ratisse trop large pour séduire. Quand il n’a plus rien à raconter, Genndy Tartakovsky enchaîne des séquences de danse sur fond de Macarena et autres tubes ringards sentant la naphtaline.

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Un cinéma bassement commercial

Les cinémas fantastique et d’animation sont des genres nobles, longtemps peu respectés. Pourtant, ils fourmillent de merveilles en tous genres, venus d’horizons différents. On est alors en droit de réclamer un minimum de qualité et d’exigence. Et de préférer une œuvre drôle, attachante, inventive, poétique, qui respecte son public, à ce produit purement et bassement commercial.

Grégory Marouzé

Synopsis : Notre famille de monstres préférée embarque pour une croisière de rêve afin que Drac puisse enfin souffler un peu et savourer des vacances au lieu de s’occuper de tout le monde à l’hôtel. Tout s’annonce à merveille pour la petite famille, entre matchs de volley monstres, excursions exotiques et séances de bronzette au clair de lune… Mais les vacances idéales prennent un tour inattendu lorsque Mavis se rend compte que Drac est tombé sous le charme de la mystérieuse Ericka, la capitaine humaine du navire, dont le secret les menace tous…

Hôtel Transylvanie 3 : Des vacances Monstrueuses de Genndy Tartakovsky

Durée : 1h37

Sortie le 25 juillet

Visuels : Sony Pictures France

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Gregory Marouze
Cinéphile acharné ouvert à tous les cinémas, genres, nationalités et époques. Journaliste et critique de cinéma (émission TV Ci Né Ma - L'Agence Ciné, Revus et Corrigés, Lille La Nuit.Com, ...), programmation et animation de ciné-clubs à Lille et Arras (Mes Films de Chevet, La Class' Ciné) avec l'association Plan Séquence, Animateur de débats et masterclass (Arras Film Festival, Poitiers Film Festival, divers cinémas), formateur. Membre du Syndicat Français de la Critique de Cinéma, juré du Prix du Premier Long-Métrage français et étranger des Prix de la Critique 2019, réalisateur du documentaire "Alain Corneau, du noir au bleu" (production Les Films du Cyclope, Studio Canal, Ciné +)

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