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[Chronique] “Hi-Djinx !” des Django Django : compile de remixes inégale d’un premier album prodigieux

[Chronique] “Hi-Djinx !” des Django Django : compile de remixes inégale d’un premier album prodigieux

17 January 2013 | PAR Bastien Stisi

Le premier opus homonyme des Django Django a été sans conteste l’une des révélations électro pop de cette année 2012. Encensée par le public, par la critique, et par la rédac’ de Toute la Culture, cette jungle de sonorités baroques et plurielles, victime de sa luxuriance et de son succès, a accouché en une année d’une multitude de remixes que les écossais ont pris le parti de compiler eux-mêmes, comme ils l’annonçaient au mois de décembre lors d’un concert privé donné à l’espace SFR. Voici Hi-Djinx !, relecture soignée mais pas toujours efficace de son grand frère Django Django :

Douze morceaux compilés sur un album, comme autant de miroirs à placer devant leurs berceaux originels afin de constater l’influence du groupe écossais sur la planète alternative rock et électronique de l’année 2012. Tous les titres proposés ici ne sont toutefois pas des inédits, loin de là. « Bail Hop », par exemple, le morceau introductif de l’album remixé par les Django Django eux-mêmes (le seul dans ce cas), figurait déjà sur l’Ep « Hail Bop », sorti il y a plus d’un an.

Les guitares introductives s’alourdissent sur le remix de l’immense tube « Default » par Tom Furse (membre de The Horrors) et la trame générale du morceau demeure. Sans doute est-ce la meilleure piste de l’album avec le remix de Steve Mason, qui après s’être précédemment entraîné sur le « Come Closer » de Miles Kane, brutalise et allonge l’ambiance pop et solaire de « Life’s a Beach », dernier single en date du quatuor.

Nick McCarthy, le claviériste de Franz Ferdinand, a également participé à l’érection de l’édifice, en posant sa signature langoureuse sur la refonte de « Firewater ». Autre invité de marque, le dj anglais Mickey Moonlight du label Ed Banger, dont le « Waveforms » porte indéniablement sa marque désarticulée et biscornue, dérive lunaire et psychédélique plus barrée encore que le son originel.

DJ Mujava, dj sud-africain, producteur émérite de house-musique, se charge lui de la réécriture sonore de « Zumm Zumm », déjà originellement profondément marqué par des influences subsahariennes, et qui se transforme en un morceau de fin de soirée psyché. À écouter avant le lever du jour, à l’heure où le reste de l’humanité est confortablement couché et profondément endormi. Adrian Sherwood, remixeur récidiviste auquel on associe des reprises de Depeche Mode, de Primal Screem ou de Coldcut, fait pour sa part des sirènes de « Wor » et de ses guitares endiablées un son calibré pour les dance-floor, en y ajoutant des beats répétés et clubbers. Sommet bizarroïde de l’album, la version de « Storm » par Andy Wake, qui se préoccupe par instants si peu de la version initiale que l’on peine à la reconnaître, incinérée au sein de rajouts futuristes et synthétiques.

Quelques ratées, aussi, ornementent le côté obscur de cette étonnante compilation. C’est par exemple le cas des versions de « Hand of Man » et de « Loves’Dart », où des voix féminines remplacent sans efficacité le timbre de Vincent Neff et de ses compères, ou pire encore, le remix proposé de « Skies Over Cairo ». Sorte de disco-pop dégueu, inaudible et hérétique pour parodier les merveilleuses envolées orientales originelles, l’immondice, réalisées par le dj Bullion, n’est pas une découverte pour les fans du groupe, puisqu’il apparaissait déjà lui aussi sur l’EP « Hail Bop ».

En somme, un amuse-gueule d’une qualité considérablement variable, à des années-lumières de la magnificence de l’album originel, mais qui fera patienter les fans du groupe dans l’attente de la réalisation d’un second album, qui pourrait voir le jour après la fin de la tournée mondiale orchestrée par le quatuor depuis de très longs mois…Impatience fabuleuse.

Visuel (c) : pochette de Hi-Djinx ! des Django Django

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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