Cinema
Oh Boy! de Jan Ole Gerster, de l’humour sur une génération creuse

Oh Boy! de Jan Ole Gerster, de l’humour sur une génération creuse

11 October 2012 | PAR Charlotte Bonnasse

Avec plus de 4000 spectateurs l’année dernière, le Festival du cinéma allemand à Paris n’a pas peur de se réinventer chaque année en piochant tout autant parmi de  jeunes cinéastes que des auteurs confirmés. Le résultat : une signature toujours très singulière pour cet évènement automnal qui fait désormais partie des must. Le premier long métrage du jeune Jan Ole Gerster, Oh Boy!, a marqué avec brio l’ouverture de cette 17e édition, projeté en avant-première et en présence de l’acteur Tom Shilling et du réalisateur. Regard distancié sur la génération du “mouais”.

Niko, berlinois, presque trente ans, ne sait pas : pourquoi il quitte sa copine, pourquoi le distributeur a avalé sa carte, pourquoi il a arrêté ses études il y a deux ans, pourquoi boire un simple café à Berlin est chose impossible, etc etc. Notre anti-héros se promène dans le désordre de la vie au gré d’une journée tellement ordinaire, sans trop de désirs, à la recherche d’un café, multipliant les gaffes et les rencontres absurdes. Non, cet homme sans qualités n’a pas de bol, et pourtant,  on s’y identifie beaucoup; soulignant le conflit entre cette génération-point d’interrogation et la précédente, celle du miracle économique, la caméra questionne avec beaucoup d’auto-dérision toutes les petites choses absurdes du quotidien. Tragique? Comique? la déambulation berlinoise en noir et blanc sur fond de jazz manouche ne permet pas de le dire, et c’est bien pour cette raison que le film est si réussi.

“Je me suis intéressé à mon propre quotidien” déclare le réalisateur. Pas de doute, c’est un film très “personnel”. Non seulement Jan Ole Gerster se dit avoir vécu une phase de vie comparable, mais il rajoute qu’il a vécu “la même journée”. Drôle, détaché, il jette comme sans y toucher que le film est “100 % tragique”. Et pourtant, on écarte l’idée d’un simple portrait de la génération Berlin 2012 : Niko rappelle trop nos anti-héros des années 60, pas tout à fait anti-capitalistes, à la limite de l’insensibilité sans  jamais tomber dans le pathologique, solitaires du début jusqu’à la fin, et par-dessus tout, attachants. Un film universel en somme, qui peint par petites touches fines le quotidien d’aujourd’hui, entre questionnements existentiels et douceur ironique.

 

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