Lescop, l’album d’un amoureux solitaire.

“Et toi, dis-moi que tu m’aimes, même si c’est un mensonge”. A l’instar de Lio dans ce tube sucré-glacé composé par Jacno en 1980, Lescop nous parle de ses amours urbaines sur des mélodies synthétiques aux accents de cold wave.

Lescop, Mathieu de son vrai nom, n’est pas sorti des eighties, il y est né. A 33 ans, il nous offre son 1er album en solo, mais ce n’est pas un petit nouveau. Avec ses copains de lycée, ce jeune dégingandé aux cheveux noirs a tourné et s’est fait connaître dans les milieux de la hype avec son groupe Asyl et le tube “Intérieur/Extérieur”. Mais il a ensuite choisi de quitter ce cocon d’ado pour se lancer seul. Déjà depuis plusieurs mois, le 1er morceau de son opus, “La Forêt” tournait sur le net. Irrésistible chanson aux sonorités vintages, elle est construite autour d’une boucle serrée aux cliquetis métronomiques et froids. Ce “rendez-vous improvisé sous la lune” ne vous quitte plus, entêtant et inquiétant comme un désir inassouvi, il vous en faut plus.

Onze morceaux pour cet album qui a puisé son inspiration dans les bacs de vinyles des Halles à l’époque où son fameux trou existait encore. Lescop vous y emmène, dans votre baladeur, un peu de Taxi Girl, quelque chose de Joy Division, ou d’Etienne Daho. Le dandysme chic, populaire et désenchanté qui faisait les joies des noctambules du Palace et des Bains-Douche au début des années 80. Un album peuplé de rencontres fugaces, aux accents de nostalgie fataliste. En guise de conclusion “Le Vent”, dernière chanson qui ramène à ces amours qui auraient pu être, mais qu’on a laissé filer dans une bouffée de cigarette.