Cinema
Deauville, jour 8 : la déception Taken et la perle de la compétiton : Beasts of the Southern Wild de Benh Zeitlin

Deauville, jour 8 : la déception Taken et la perle de la compétiton : Beasts of the Southern Wild de Benh Zeitlin

08 September 2012 | PAR Yaël Hirsch

Grand soleil qui tape comme en été sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville pour un début de week-end placé sous le signe du calme, du luxe et du 7ème art.

A 11heures au CID, le public a trouvé son film phare. Si le beau temps a un peu clairsemé l’immense salle aux fauteuils bleus. La simplicité et l’humanité du jeune réalisateur Benh Zeitlin, donnant des nouvelles des acteurs de son film, habitants d’une zone sujette aux ouragans, en Louisiane et enjoignant tout un chacun de venir lui parler a tout de suite créé une immense sympathie. La projection de son film “Beasts of the Southern Wild“, déjà grand prix au Festival de Sundance et caméra d’or à Cannes, leur a coupé le souffle. Entre documentaire, roman d’apprentissage et film fantastique, ce long-métrage à l’image d’une beauté presque terrifiante, montre depuis les yeux d’une enfant la vie de ceux et celles qui, à l’extrême sud-est des États-Unis, veulent vivre près d’une mer poisseuse, salée, et dans la ligne de mire d’Ouragans ravageurs. Une vie sauvage et terriblement miséreuse que Benh Zeitlin a su magnifier sans jamais aucune commisération, ni aucun jugement. La fable touche toutes et tous, et le public a applaudi à tout rompre ce moment de magie esthétique et humaine pendant 10 longues minutes bien méritées. A approfondir demain, avec gageons-le, une place de choix au palmarès. Et pour les journalistes de Toute La Culture, une interview de Benh Zeitlin…

L’après-midi a été marqué par la conférence de presse de Liam Neeson, à qui le festival rend hommage, cette année et dont le dernier film, “Taken 2” était projeté le soir même. Les yeux toujours revolvers, l’acteur américain a créé l’émeute partout sur son passage.

 

 

 

 

 

 

 

En début d’après-midi, ceux et celles qui ont su résister aux tentations de la plage ont pu voir le film inventif et fin de Craig Zobel sur la servitude volontaire dans un fast-food de banlieue américaine, “Compliance“. Nous avions pris une longueur d’avance (voir notre critique du film)  et avons donc préféré tâter l’eau (baignade délicieuse) et passer un peu de temps à la Villa Cartier avec l’équipe de “God Bless America” (voir notre critique du film) pour des interviews. Une plongée pleine d’humour dans l’univers de Bobcath Goldthwait, qui se plait à la fois à nous faire rire et nous mettre mal à l’aise. La jeune Tara Lynne Barr nous a marqués par son énergie et son professionnalisme et Joël Murray par une grande sagesse aux accents parfois mélancoliques. Retranscription de l’interview à venir!

Fin d’après-midi, il était temps de faire un petit tour aux avant-premières des séries que propose le Festival de Deauville, “Saison 3“. Après l’excellent “Homeland” sur le retour d’un soldat américain d’Irak, 5 ans après son enlèvement par des terroristes,  nous avons ainsi pu assister au Casino aux deux premiers épisodes de “Newsroom” produit par Aaron Sorokin (“A la maison blanche”). L’histoire d’un journaliste génial mais imbuvable (Jeff Daniels, irrésistible) qui tente de ne plus servir la soupe mais vraiment l’info à ses concitoyens. Avec l’aide douloureuse de l’ex-femme de sa vie, McKenzie (Emily Mortimer). Excellent et en diffusion à partir du samedi 17 novembre 2012 à 20h40 sur Orange ciné novo.

Nous avons noyé nos émotions face au stress de ces collègues fictifs dans le joli panorama et les bulles qu’offrent le bar privé de Moët et Chandon sur la terrasse du premier étage du Casino (avec vue sur la mer ET le CID). Au programme : champ’ blanc ou rosé, derniers rayons d’un fort soleil, conversations mondaines et, à 18h30, premières tenues élégantes à observer.

Enfin, à 20h30, Deauville rendait son hommage à Liam Neeson par la projection d’un petit film, un discours touchant de Lionel Chouchan mettant en avant la chevalerie de l’acteur irlandais d’adoption américaine, et un mot de réception très court de Neeson, enjoignant le public à aller au cinéma pour faire tourner l’industrie. Rejoint par son réalisateur, Olivier Megaton sur scène, Liam Neeson s’est prêté au jeu des photo avant que les projecteurs n’envoient un Taken 2 bien décevant. Intrigue nulle (les méchants du volume 1 veulent se venger et kidnappent toute la famille de Bryan) et surtout image laide, action molle, ainsi que jeu médiocre, ce deuxième volet de la série manque sérieusement de peps et de finesse. Voir notre critique.

 

Le temps de manger un morceau en face de la fameuse brasserie Miocque trop bondée pour qu’on obtienne une table et c’est l’heure d’aller danser (et voir les people) à la Villa Cartier. Côté people, à part l’équipe de “God Bless America”, du 100 % made in France (Anaïs Demoustier, Frédéric Beigbeder, Laurent Gerra, Daniela Lumbroso). En revanche, seulement à 3/4 pleine pour un vendredi soir de festival décidément très calme, la Villa Cartier s’est transformée en plus beau dancefloor possible, avec chaufferettes sur la terrasse pour les fumeurs discutailleurs. Une parfaite fin de soirée pour un jour absolument parfait à Deauville.

Taken 2 : grosses ficelles à Istanbul
Milena Kartowski hier soir à l’Olympia…
Avatar photo
Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

One thought on “Deauville, jour 8 : la déception Taken et la perle de la compétiton : Beasts of the Southern Wild de Benh Zeitlin”

Commentaire(s)

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration