Cinema
Lady Vegas, un Stephen Frears très frais sur l’emprise du jeu

Lady Vegas, un Stephen Frears très frais sur l’emprise du jeu

21 July 2012 | PAR Yaël Hirsch

Fidèle à son savoir-faire d’adaptation littéraire qu’il pratique avec maestria depuis plus de 40 ans, Stephen Frears (My Beautiful laundrette, Haute-Fidélité, Les liaisons dangereuses, Chéri, et Tamara Drewe) s’inspire cette fois-ci de l’autobiographie de l’américaine Beth Raymer “Lady Vegas, les mémoires d’une joueuse”. Et il nous permet d’entrer par la porte “comédie” – et qui plus est invités par Bruce Willis-dans l’univers du Paris. Un film léger, peut-être un peu trop pour un Frears, mais qui apparaîtra à certains comme une oasis en milieu aride. Sortie le 8 août 2012.

Lassée de son travail répétitif (et dangereux) de strip-teaseuse dans un bled du sud des États-Unis, la jeune et fraiche Beth (Rebecca Hall) décide de tenter la grande aventure : devenir serveuse à Las Vegas. Là, après quelques jours végétatifs et quelques instants dubitatifs face aux machines à sous, la belle plante en micro-short trouve la poule au œufs d’or : Le parieur sportif professionnel Dink (Bruce Willis) décide de l’engager car il pense qu’elle lui porte chance. Et la gamine est fiable et sait même compter! Mais l’œdipe mal réglé de Beth risque de la conduire à la catastrophe, dans la mesure où la femme de Dink, Tulip (grand come-back d’une Catherine Zeta-Jones parfaite en Desperate housewife), est extrêmement jalouse.

Choisissant la pétillante (et diablement bien foutue) Rebecca Hall pour incarner l’héroïne de cette comédie positive sur l’addiction au jeu, Stephen Frears semble prolonger la brèche des grandes brunes irrésistibles qu’il avait ouverte avec Tamara Drewe (voir notre critique). Servie par un plateau royal de comédiens (en bonus  du vieux Bruce : Joshua Jackson et Vince Vaughn), “Lady Vegas” est un joli coup de dés. Mais le film est également bourré d’incohérences (disparition totale du père de l’héroïne), de clichés (la jolie fille qui a le syndrome Rain-Man, la grande jalouse pas forcément aussi casse-pied qu’on ne croit) et surtout de thèmes vus et revus en majeur comme en mineur. Si dans l’ensemble, le rythme est bien mené et la comédie joue son rôle de divertissement de luxe, on attendait plus d’un Stephen Frears définitivement plus alerte sur son continent européen que dans le Nevada sauvage du nouveau monde.

“Lady Vegas” (Lay The favourite), de Stephen Frears, avec Rebecca Hall, Bruce Willis, Catherine Zeta-Jones, Joshua Jackson et Vince Vaughn, USA, Grande-Bretagne, 2012, 1h33. Sortie le 8 août 2012.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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