Téléphone arabe, une comédie sur la vie quotidenne des Arabes israéliens
Après s’être fait connaître par son film de fin d’étude “Be Quiet” (2006) projeté notamment au festival du film de La Rochelle, Sameh Zoabi, né dans un village palestinien près de Nazareth, Iksal, offre avec “Téléphone arabe” un aperçu de la vie quotidienne d’arabes musulmans ayant la nationalité israélienne, vivant dans des conditions bien meilleures qu’en Cis-Jordanie ou à Gaza mais subissant des vexations quotidiennes de la part des autorités israéliennes.
Jawdat (Razi Shawahdeh), un jeune Arabe israélien travaille avec son cousin sur un chantier en attendant les résultats du test d’hébreu qu’il doit passer pour avoir accès à l’université. Propriétaire d’un petit terrain où poussent des oliviers, son père, Salem (Bassem Loulou) décide soudainement – même s’il a l’oreille collée 24heures/24 au téléphone- que l’antenne placée tout proche de son champ et du côté du village arabe et non du village juif du coin risque de tous les empoisonner. Il organise alors une mobilisation sociale importante où il embringue son fils Jawdat et le maire de leur village…
Très attendu sur le fond du message et son interprétation par les acteurs, dans une intrigue le cossard Jawdat et son adorable beau parleur de père passent pour les irréductibles du coin et où les voisins juifs ne se présentent que sous les couleurs de l’uniforme, l’irrespect et la menace, “Téléphone arabe” présente néanmoins deux intérêts : une maîtrise certaine de la mise en scène de la photographie qui en font un “beau film” et un certain regard sur la vie d’Arabes israéliens, matériellement relativement confortables, mais qui se retrouvent dans des situations extrêmement complexes quand il faut parler hébreu ou aller en Ci-Jordanie pour poursuivre des études supérieures.
“Téléphone arabe” de Sameh Zoabi, avec Razi Shawahdeh, Bassem Loulou, Loai Nofi, France, Belgique, Qatar, Israël, Autorité Palestinienne, 2012, 78 min. Sortie le 25 juillet 2012.