Cinema
Shia LaBeouf au Festival de Berlin : un peu tard, jeune homme, pour « devenir un rebelle »

Shia LaBeouf au Festival de Berlin : un peu tard, jeune homme, pour « devenir un rebelle »

10 February 2014 | PAR Geoffrey Nabavian

De la provoc ! encore et encore ! more and more !! surtout dans les festivals !!!…Vous vous êtes bien excités ? Bon. Maintenant, passons à l’étude psychologique du spécimen « LaBeouf ». En espérant trouver, à l’arrivée, de la psychologie et pas autre chose…

Shia LaBeoufA Hollywood, il plagie, pour son court-métrage, Daniel Clowes –dessinateur de bd, auteur de Ghost World– et se fait pardonner en faisant passer… une banderole dans le ciel. Pressenti pour jouer dans Nymphomaniac, de Lars von Trier, il envoie aux producteurs une photo de… son pénis (bon, il devait être « prêt à tout »…). En tournage avec David Ayer (Au bout de la nuit, End of watch), il arrête de se laver pour mieux rentrer dans la peau d’un soldat de la Seconde Guerre mondiale, menace Brad Pitt avec un pistolet chargé à blanc et… s’arrache une dent lui-même, pour « connaître la souffrance ». Enfin, hier soir au Festival de Berlin, il défile sur le tapis rouge –pour le film de Lars von Trier- avec, cachant son visage, un sac en papier portant l’inscription « I am not famous anymore ». Plus tôt dans la journée, interrogé, en conférence de presse, sur son appréhension à tourner les scènes de sexe voulues par l’ami Lars, il lâche : « Quand les mouettes suivent le chalutier, c’est qu’elles pensent qu’on va leur donner des sardines. » Phrase prononcée par Eric Cantona en 1995. Puis il quitte la salle.

D’accord. Les acteurs de cinéma américains sont tous malades, on veut bien le croire. L’ennui, c’est que les problèmes intérieurs se règlent par la parole et la conversation. Pas sous les projecteurs. On a du mal à croire à son mal-être, à Shia.

A 27 ans, il peut s’enorgueillir d’avoir été à l’affiche de trois films constituant l’une des sagas les plus rentables du cinéma hollywoodien de ces dernières années, nommée Transformers ; d’avoir côtoyé Harrison Ford et Michael Douglas, respectivement dans Indiana Jones 4 et Wall Street 2 ; et… de s’être acheté une crédibilité d’acteur. En tournant avec John Hillcoat, dans Des hommes sans loi (2012), et avec l’ami Lars. Alors pourquoi ? Pourquoi faut-il toujours qu’ils commencent à faire des frasques alors qu’ils ont en plus le vent en poupe ? la Terre appelle Hollywood !

I'm still hereNe nous emballons pas : avec Shia, ce n’est peut-être que…de la pub ! Tout simplement. Vous voulez des arguments ? A peine sorti du succès du premier volet de Twilight, en 2008, Robert Pattinson, le vampire de ces dames, se met… à puer ! en ne se lavant plus guère sur ses tournages. A peine remis de l’accueil élogieux réservé à Two lovers, en 2008 encore, Joaquin Phoenix, le beau gosse au bec-de-lièvre, annonce qu’il repart à zéro, qu’il ne sera plus célèbre, et qu’il devient… rappeur ! regardez attentivement l’affiche de I’m still here (2011), film qui révèle ce qui n’était qu’un canular : cheveux longs, barbe et lunettes. Equivalent d’un vrai sac, non ? On se souvient des sorties de l’ami Lars à Cannes en 2011… Et un autre acteur a, bien avant notre Shia –de 1972 à 87, environ- menacé ses partenaires et son réalisateur avec de vraies balles, cette fois-ci, sur plusieurs tournages. Un parfait et brillant psychopathe, qui s’appelait Klaus Kinski. Quant à la dent, si tant est que l’histoire soit vraie, n’importe quel artiste provocateur s’est déjà coupé ou blessé de cette façon…

Shia, tu nous as d’abord étonnés avec ton nom imprononçable –aux Etats-Unis, dites « CHAÏA LIBOUF » ; puis avec tes quelques rôles « sérieux », où tu savais casser ton image. Là, ça n’est pas étonnant. C’est banal. Plat. Insipide. Décevant.

En ce début d’année 2014, marqué du sceau de la parole de Martin Scorsese, encore lui, le grand film « Le Cinéma est partout » continue, on le voit. Mais Shia, si tu as des problèmes, parles-en aux gens qui t’aiment. Car on ne voudrait pas que ce scénario-là finisse comme celui qui a mis en scène, jusqu’il y a quelques jours, un certain Philip Seymour

Visuel: © affiche du film Nymphomaniac, première partie

Visuel: © affiche du film I’m still here

 

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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