Arts
Eugène Atget, Paris au Musée Carnavalet

Eugène Atget, Paris au Musée Carnavalet

26 April 2012 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

Si vous aimez la photographie, cette exposition est immanquable. Eugène Atget (1857-1927) dont vous pourrez découvrir la biographie et le portrait signé Bérénice Abbott, l’assistante de Man Ray, à la fin de l’exposition, eut une carrière artistique toute sa vie. Il fut acteur et dessinateur avant de trouver sa voie dans la photographie qu’il commencera en 1888 et n’arrêtera plus jamais, sauf une parenthèse durant la première guerre mondiale. Il fut l’un des pionniers de la photographie documentaire qu’il pratique avec passion et méthode, de manière thématique mais aussi poétique. Il faut dire qu’Eugène Atget a toujours photographié le beau. Nous découvrons dans cette exposition autant la beauté des architectures parisiennes que le charme de femmes nues et de filles de joie que le labeur appliqué du peuple de Paris. Eugène Atget immortalise ce qu’il sent en voie de disparition, il fixe la trace du passé: de monuments qui vont être démolis et de son présent avec tous ces petits métiers de la rue: vendeur d’abats-jour, de moulages, d’herbes, de jouets ambulants dont il devine d’instinct qu’ils vont disparaître.


De la même manière que Doisneau ( voir notre article sur les halles de Doisneau), qui considérait au reste Atget comme un maître, Atget laisse à la mémoire du patrimoine historique français une œuvre d’une grande qualité qui replace le spectateur dans un Paris aujourd’hui en partie disparu. Au début du XXème siècle, les perspectives étaient complètement différentes, les monuments apparaissaient sous d’autres angles, un autre Paris renaît, désormais disparu, sous nos yeux. Cette exposition, qui va faire le tour du monde, est unique. Elle témoigne du patrimoine de notre capitale (cours, rues, vitrines, façades, intérieurs, monuments, métiers, sculptures, nature, fêtes foraines, véhicules). Comme le dit Atget lui-même: “Je puis dire que je possède tout le vieux Paris”.

Cette exposition est divisée en salles thématiques: métiers de Paris, façades…Deux des pièces nous font découvrir pour la toute première fois en France les quarante-trois clichés qui appartenaient à l’album de Man Ray, ce dernier figurant aussi dans la présentation. Afin d’enrichir cette dernière, certaines photographies d’Atget son mises en parallèle avec le travail d’un autre photographe de la même époque: Emmanuel Pottier. Nous observons une similitude de points de vue.

Une superbe rétrospective d’un des plus grands photographes français, très bien mise en valeur par le musée Carnavalet.

A découvrir également dans le même temps, au premier étage, dans la galerie de liaison du musée, l’exposition d’un photographe de notre époque, Thomas Bilanges, qui inscrit également son œuvre dans un rapport passé-présent avec “Vis-à-vies”, une série de cent quatre-vingt dyptiques, des portraits en noir et blanc où il photographie les employés du musée Carnavalet aux côtés de leur personnage de fiction peint ou sculpté favori dans le musée. Un très beau répondant où vécu et vivant semblent se susurrer des secrets à l’oreille. Une œuvre intelligente, originale et prometteuse.

Bientôt sur le site la critique du catalogue de l’exposition Eugène Atget, publié aux éditions Gallimard.

 

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Sandrine et Igor Weislinger

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