Arts
Eric Débris, matières sur nus photographiques

Eric Débris, matières sur nus photographiques

25 March 2012 | PAR Bérénice Clerc

Eric Débris expose ses œuvres sensuelles et rock’nroll à la galerie La preuve par neuf à partir du 24 mars.

 

Abbesses, ses promeneurs, sa bonne odeur de barbe à papa mélangée à la praline, son manège et ses rues charmantes nous entraine au 30 rue Durantin pour découvrir le travail plastique d’Eric Débris plus connu pour ses créations musicales avec Métal Urbain, groupe Punk qui marque encore la scène française et internationale par son vent de liberté artistique.

Le nu en photo est un genre très visité, entre désirs de photographe mal digérés ou visions de la femme parfaite quasi inexistante, ce style photographique peut parfois même sombrer dans la vulgarité la plus innommable.

Eric Débris est bien loin de cela, entre rock et pop, les photos ont toutes un univers riche où le modèle semble sortir de la toile de fond et laisse libre court à sa créativité pour habiter un espace restreint envahi de taches, de traces, de griffures de couleurs et de mots parfois signifiants.

Ses photos sont traitées comme des toiles, les modèles sont des matières vivantes, peintes comme une surface créatrice, porteuse de sens malgré elle.

Certaines toiles de fond, pièces uniques sont sorties du studio et font partie de l’œuvre, elle prend un sens artistique encore plus fort et une place de l’espace puissante et contemporaine.

Une mise en abîme touchante de la toile d’où sort la photo comme un jaillissement artistique, une image dans l’image, un aplat dans une matière vive.

Eric Débris souhaite même aller plus loin dans cette démarche et imaginer des objets présents sur le cliché à livrer avec l’œuvre. Le collectionneur aurait ainsi au lieu d’acheter une simple photo, une sorte d’installation représentative de la prise de vue. Un travail artistique complet entre image, peinture, graphisme et architecture où Eric Debris pourra exprimer tous ses talents.

Pour les puristes amoureux de la photo seule, ces images de corps peints, imbriqués dans une toile de fond ou dans un paysage carte postale de grandes villes, sauront les séduire. Les amateurs d’art ou les acheteurs désireux de créer un espace original artistique et contemporain trouveront parmi la sélection de la galerie La preuve par Neuf un large panel d’émotions photographiques.

D’un point de vue technique, Eric Débris choisit le numérique, mais restreint volontairement l’utilisation de l’ordinateur à une émulation d’agrandisseur et de labo traditionnel, un filtre, correction de la lumière, du contraste et s’impose une limitation supplémentaire, pas de recadrage. Tout est pensé au moment de la prise de vue, une brutalité pure, poétique à vif, urbaine et rare, loin du nu où seules l’esthétique et la beauté plastique non habitée priment.

Un travail à suivre ou à découvrir en ce moment à Paris.

Visuels (c) : Eric Débris

[Live-Report] : LFSM, Mirel Wagner & Dillon au Théâtre de la Cité Universitaire (24/03/2012)
Le Crépuscule des Pharaons au musée Jacquemart-André
Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

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