Cinema

Ici-Bas de Jean-Pierre Denis, Guerre et Serments

27 December 2011 | PAR Coline Crance

Ici-Bas est le dernier film de Jean-Pierre Denis. Grand amateur de faits divers et d’histoire, il se penche cette fois-ci sur une histoire teintée d’amour, de foi et de résistance pendant la seconde guerre mondiale. A découvrir dans les salles le 18 janvier au cinéma.

Fin 1943 sous l’occupation Soeur Luce, une religieuse à la dévotion et au dévouement exemplaires, est infirmière à l’hôpital de Périgueux. La rencontre d’un aumônier, Martial, passé dans les rangs du maquis et à la foi profondément ébranlée, bouleverse son existence. De l’amour du Christ à celui d’un homme, Soeur Luce vit une passion pour laquelle elle finit par quitter le couvent et ses soeurs. Mais elle se heurte bien vite à la réalité qui dans cette période de trouble confond l’infiniment grand et l’infiniment petit.

Jean-Pierre Denis a toujours eu le don de savoir raconter des histoires. La passion, la décision inéluctable des personnages des faits divers dont il s’inspire sont les leitmotivs de sa filmographie. Dans Ici-Bas, il s’intéresse à soeur Luce , sorte d’héroïne tragique teintée d’un mysticisme à la sainte Thérèse de Lisieux. Puissant, troublant est ce fait divers qui vit alors pourtant, portée par un amour fou du christ, une soeur se perdre dans les dérives de la passion et dénoncer ses frères. Céline Sallette a réellement compris ce paradoxe et campe à merveille cette vierge innocente qui plus que dévorée par le Malin , essaye de lui faire entendre ses soeurs, vit son seul amour et se perd dans la passion et l’espérance folle de liberté qui bercent ces années sombres. Dans un monde sans Dieu et sans loi, la foi elle-même vacille, car l’heure n’est plus à la contemplation. A travers le regard et le drame de l’histoire de cette soeur, Jean Pierre Denis capte le paradoxe de cette foi ébranlée. Toutefois face à la teneur du drame et la violence du propos, on aurait aimé peut-être une mise en scène beaucoup plus engagée. Malgré les beaux yeux de Céline Sallette et le charme d’Eric Caravaca, la violence des passions diverses qui confrontent ces deux destins n’est pas toujours au rendez-vous et peu laisser au spectateur une forme de déception amère qui face à la beauté du sujet cherchait à être transporté dans un vrai questionnement à la fois terrestre et céleste en dehors de la simple narration d’un terrible fait divers.

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