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Spank Rock : nouvel album entre deux chaises

Spank Rock : nouvel album entre deux chaises

18 November 2011 | PAR Olivier Handelsman

Le rappeur Spank Rock, adepte des punchlines monotones sur un fond électro est de retour, avec l’album Everything Is Boring & Everybody Is A Fucking Liar. Entre Lil Wayne, Skrillex et le roster d’Ed Banger Records, Spank Rock tente un mariage agressif entre le rap alternatif et la musique électronique, au goût des clubbers de troisième partie de soirée.

Le hip-hop peut-il se marier à tout ? C’est de l’avis majoritaire bien possible. La fusion avec des genres moins underground comme la soul (neo soul/R’n’B), la funk, le reggae (ragga),  la folk, le jazz (jazz rap), la pop ou le disco sont des expériences qui ont profité au rap. Il est cependant plus compliqué de se prononcer sur des mélanges avec des types de musique aussi agressifs par nature que le rap : la fusion rock-rap peut faire des merveilles comme engendrer des casseroles inaudibles, et il en va de même pour l’électro-rap.

Ne nous méprenons pas : Naeem Juwan (alias MC Spank Rock) sait s’entourer pour ses expériences. Du scientifique de la techno allemande Boys Noize comme nouveau producteur et beatmaker, à Santigold la princesse du dub côte Est, en passant par le producteur de ces messieurs-dames Mark Ronson, le nouveau Spank Rock sans Alex Epton a des arguments, tout ce qu’il y a de plus réfutables. Avec ses lunettes de hipster, ses tatouages informes et ses habits à la limite du bon goût, Spank Rock possède une vraie personnalité, qu’il est difficilement en mesure de partager étant donné son acharnement à se séparer du public qu’il avait rassemblé de dure lutte lors de son premier album YoYoYoYoYo (non pas une succession d’onomatopées mais un soi-disant un réel message).

C’est donc un bilan mitigé pour Spank Rock : un beat stressant, un flow à la scie sauteuse (haché et vocodé), des répétitions indigestes et une question : sur qui porte le nom de l’album ? Car il ne tient pas ses promesses. Mais certains titres comme “Energy” (admirable mélange de pop et de trance à la Moby des bons jours) ou “Race Riot” (le plus réussi des titres club de cet album, remuant au possible et entraînant, pour ceux qui aiment entendre inciter des femmes blanches à se jeter sur un génial organe génital noir, hip-hop oblige) convainquent de ne pas jeter le bébé avec le liquide placentaire.

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Olivier Handelsman
Olivier Handelsman est étudiant en master de management à Grenoble École de Management, et étudie en échange à la Simon Fraser University de Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) au second semestre 2013-2014. Licencié de Sciences Économiques à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, Olivier est intéressé par la micro-économie, l'entrepreneuriat, le management stratégique, de l'innovation, de la musique, des systèmes d'information et des nouvelles technologies. Olivier Handelsman a été scénariste de courts et longs-métrages en machinima (images de synthèse issues de jeux vidéo), et a une expérience professionnelle de pigiste dans différents médias tels que le journal Le Point (hors-série Références), PC Jeux et Millenium Source, ainsi que d'auditeur de service client, de programmeur Visual Basic et de démonstrateur produit.

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