Cinema
Rencontre avec Athina Rachel Tsangari et Ariane Labed pour la sortie du film <em> Attenberg </em>

Rencontre avec Athina Rachel Tsangari et Ariane Labed pour la sortie du film Attenberg

13 September 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

A l’occasion de la sortie d’Attenberg , nous avons rencontré dans les trés chic salons de l’Hôtel de l’Abbaye la cinéaste grecque Athina Rachel Tsangari et son actrice principale, Ariane Labed. Le film vous emmènera loin des clichés sur les ruines et les pierres blanches des îles de son pays en dressant le portrait d’une jeune femme misanthrope,en écorchant au couteau une société contemporaine dépassée par ses industries. Petit chef d’œuvre très remarqué à Venise et aux Premiers plans d’Angers.

J’ai trouvé que vous aviez une façon de manier la camera de façon très originale provoquant  un sentiment d’immobilisme où le mouvement viendrait d’ailleurs
Athina Rachel Tsangari : Cela était déjà dans le scenario, c’est un échange entre être immobile et être mobile. On beaucoup travaillé cela pendant les répétitions et dans la structure du film. C’est un film que j’ai conçu comme une structure qui échappe aux trois actes. J’ai voulu un équilibre entre quelque chose d’intérieur et  l’extériorité des deux filles. Comme dans la musique ancienne ou dans l’opéra, l’idée était de rompre la prévision. Quand on voit un film, on s’attend souvent à ce qui va arriver, je ne voulais pas cela. Les réactions sont antinomiques. Certains spectateurs détestent les interludes parque qu’ils ne peuvent pas supporter l’interruption de la narration et il y a d’autres spectateurs qui se sentent très libérés comme un enfant.  Alors,  nous atteignons cette balance entre se sentir très libéré ou se sentir oppressé dans le cadre qui bouge seulement dans les moments de transition pour Marina

Ariane Labed, c’est votre premier film, vous êtes magnifique à l’écran, vous avez reçu deux prix interprétation , un à Venise et un aux Premiers Plans d’Angers  racontez moi ce qui vous a amené à tourner dans ce film?
Ariane Labed : Pour moi le tournage était une expérience sublime, je n’avais pas du tout envie de faire du cinéma, je viens du théâtre, de la danse, de la performance. J’ai rencontré Athina et ça m’a donné envie. Ce que j’ai aimé dans son travail c’est cette notion d’immobilité qui est pour moi un travail de mouvement. C’est proche de ce qui intéresse comme artiste, on s’est bien rencontré là dessus. J’avais la crainte de la camera, je n’ai pas l’habitude des choses qui volent. C’est une histoire d’amour, je suis tombée amoureuse du cinéma !

Vous êtes toutes les deux performeuses.

Athina Rachel Tsangari Non !
Ariane Labed : Mais tu as étudié la performance ?
Athina Rachel Tsangari : Oui, j’ai joué un peu, dans trois films mais je les ai brulés ! (rires)

Il y a-t-il un lien entre la performance et le cinéma ?
Ariane Labed : Finalement, ce qui m’intéresse sur la scène est la confrontation avec le public, cette chose grisante, folle et dangereuse. Je l’ai retrouvé totalement avec la camera et je ne soupçonnais pas ça. Cela est lié au travail d’Athina Rachel Tsangari qui est cérémonial.

Céremonial ?
Ariane Labed : Oui, c’est vrai ! Nous avons tourné en pellicule et pas en numérique, cela crée un rapport organique au fait que l’on tourne vraiment ! Il y a quelque chose de ce temps-là qui est filmé et qui correspond à de la matière. Ces moments-là sont précieux, il a de quelque chose du souffle que tu prends avant de sauter là dedans.

Athina Rachel Tsangari: Parce qu’on a beaucoup travaillé en amont. Nous sommes des cinéastes très pauvres. Nous n’avons pas beaucoup de pellicule. Alors, nous avons préparé toute l’action dans des détails. Sur le plateau, c’était un processus très précis, nous tournions seulement quand tout le monde était prêts c’était une communication très intuitive avec Ariane qui est dans toutes les scènes, quand on se sentait prêtes toutes les deux, alors on tournait !

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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