Musique
Yuksek au Studio SFR livre son électro mélodique

Yuksek au Studio SFR livre son électro mélodique

13 July 2011 | PAR Morgane Giuliani

Le temps d’un set (trop?) court, Yuksek a électrisé la petite salle du Studio SFR, à quelques pas de la belle église de la Madeleine, en plein Paris. Un petit concert d’échauffement avant d’enflammer le festival Rock En Seine le 26 août.

Yuksek, le DJ rémois qui a mis la planète en émoi avec les tubes “Extraball” et “Tonight“, revient avec un deuxième album beaucoup plus mélodieux, où les tables de mixage s’inclinent face aux synthés, guitares et percussions propres au kit de la parfaite chanson pop. Toujours prêt à nous faire danser jusqu’au bout de la nuit, Yuksek a accordé une interview à Toutelaculture, entre deux séances photos, avant de partir en répét’. Quelques heures plus tard, on le retrouve dans la minuscule salle du Studio SFR, devant une poignée de privilégié(e)s, les plus rapides à retirer leur place gratuite la veille au Studio.

Il est un peu plus de 20h30 lorsque la lumière s’éteint brusquement, et provoque aussitôt les cris enjoués du public. Apparaît alors Clément, leader du groupe ALB et seconde main de Yuksek sur scène, lançant un beat électro planant à souhait. Quelques instants plus tard, il est rejoint par Léonie à la batterie, simplement époustouflante, et Yuksek himself, en maître de cérémonie sobre, chemise Bérangère Clair et slim noir. Pendant un peu plus d’une demi-heure, le DJ accompli multi-instrumentaliste et chanteur, délivre une prestation impeccable, maîtrisant synthé, tables de mixages et autres machines plus ou moins étranges tel un magicien connaissant du bout des doigts ses accessoires. C’est bien de magie dont il s’agit ici, le public saisi de bougeotte irrépressible dès les premières touches effleurées, lançant “You Should Talk“. Beat cinglant, batterie tout en réverbération, voix hantée. Sans laisser le temps de reprendre son souffle, Yuksek enchaîne avec “Always On The Run“, dont le synthé n’est pas sans rappeler les rythmes sautillants à la New Order. Le chanteur s’accorde une petite pause, juste le temps de remercier tout le monde d’avoir “décallé son dîner d’une heure” pour venir le voir. Qu’il se rassure, ce fut sans regret.

Petit retour aux sources ensuite avec “Extraball“, le tube qui l’a fait connaître dans les night clubs du monde entier, dont le refrain électro imparable rend la salle euphorique, clappant des mains. Léonie remplace de manière remarquable Amanda Black au chant, tout en continuant d’assommer ses fûts de coups sans pitié. Impassible, la jeune femme semble complètement habitée, de même que Yuksek, aux prises avec ses claviers, le visage dissimulé derrière sa mèche folle. Sur “Off The Wall“, elle nous offre un solo de batterie hypnotique et violent, laissant pantois. Avec “Say A Word“, Yuksek joue avec nos airs en alternant un rythme implacable, sauvage, aux accents tribaux, avec des passages chant plus calmes. Il poursuit sur cette lancée avec la formidable “Dead Or Alive“, sûrement le morceau le plus aboutit de son nouvel album : synthé new wave, vocoder, batterie, délicate ligne de basse forment une conspiration démoniaque destinée à prendre le contrôle de nos pauvres esprits conquis, pour terminer sur un air à la fois planant et angoissant.

Vient enfin le single tant attendu “On A Train,” qui a signé le retour en fanfare -et surtout, en guitare- de Yuksek sur le devant de la scène électro. Retranché dans sa maison-studio de Reims, l’artiste a pris un peu plus de deux ans pour peaufiner les titres de son deuxième album, “Living On The Edge Of Time”, bijou d’électro-pop tirant sur la corde sensible. Avec ce titre, Yuksek fait à nouveau la preuve de son talent de compositeur de titres irrésistibles, offrant une voix puissante alliée à des choeurs hantés, tandis que la guitare funky remue sans difficulté le public. Yuksek prend alors le temps de nous remercier à nouveau d’avoir fait acte de présence, préférant expédier la tâche triste des adieux avant la dernière chanson. L’entêtante “The Edge” suit, tout en réverbération et claviers papillonnants. Enfin, l’explosive “Fireworks” termine le set sur une note à la fois sombre et lumineuse, entre guitare grinçante, voix déformée et claviers eighties stridants .

Le concert a duré près d’une heure, mais nous a paru bien court. On n’hésitera donc pas à courir voir Yuksek à Rock en Seine le 26 août, en espérant en entendre toujours plus. En n’interprétant qu’un seul titre de son premier album, Yuksek tenait à signifier qu’il est temps de tourner la page “Away From The Sea” pour en écrire une autre, celle où il s’assume en tant que chanteur et compositeur aguerri. C’est une belle histoire qui est en train de s’écrire.

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Morgane Giuliani

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