Musique
Live Report: Lisa Portelli transporte le Zèbre de Belleville le 31/05/2011

Live Report: Lisa Portelli transporte le Zèbre de Belleville le 31/05/2011

06 June 2011 | PAR Moriane Morellec

Le Zèbre de Belleville, sous ses airs de cabaret à la limite du burlesque, a encore charmé le public en accueillant sous son toit l’auteur-compositeur-interprète du nouvel album réussi Le Régal: Lisa Portelli.

Une demoiselle brune arrive sur scène, décroche un téléphone posé sur le buste d’un mannequin aux fesses peintes de deux étoiles vertes. Elle entame des notes aux sonorités mélancoliques, et ouvre son set sur quelques chansons à l’écriture acérée et l’humour décapant. La public accroche et commente sur la qualité de cette première partie – prévision évidente de la qualité du concert à venir. La Demoiselle Inconnue quitte la scène aussi discrètement qu’elle l’a foulée laissant place à celle pour laquelle le public s’est déplacé.

Les lumières s’éteignent, les chuchotements se taisent et les yeux se concentrent; Lisa Portelli arrive alors, pantalon rose, santiags au pieds et cheveux de feu, attrape sa fidèle Fender Telecaster posée contre un ampli et entame les premières notes de la chanson « Le Régal ». Petit hic de début de parcours, la sangle se décroche. Cela ne déstabilise en rien la jolie chanteuse; elle raccroche sa guitare et recommence sont titre avec d’autant plus d’assurance. «Je suis très émue parce-que la salle est pleine» exprime-t-elle à la fin de son premier titre. S’en suivent les titres « L’échelle » et « Le Tableau ».

Le groupe, composé de Yann Féry à la guitare et à la basse et de Benjamin Vairon à la batterie enchaîne les titres avec une fluidité et une complicité apparente. Yann Féry sur « Dans l’Air » utilise l’effet Larsen, phénomène acoustique créé par un champ magnétique autour du micro qui emet des sifflements aigus. La formule prend. L’univers qui échappe des instruments est complètement onirique, le jeu de lumières florales hypnotise et la chanteuse semble elle-même transportée quand elle interprète « Vaste Vague », chanson parlée.

« Quand j’ai le moral dans les chaussettes je me dis  “quand je suis faible c’est là que je suis le plus fort” » explique la musicienne avant d’entamer « Derrière le Mur ». Le public est docile, boit attentivement les paroles. Particularité de l’auteur – et originalité en ces temps d’inondation anglophone – Lisa Portelli chante l’intégralité de ses titres en français. Hommage à sa langue maternelle qu’elle affectionne, elle reprend la chanson « Johnny Tu N’es Pas un Ange » d’Edith Piaf – “bluesy” et réussie. Enfin une artiste qui se plaît à composer en français.

Touchant à la fin du concert, la chanteuse invite un groupe de jeunes filles (8 à 14 ans), collants roses, robes noires et masques de chats (assorties à la tenue de Lisa Portelli) à l’accompagner sur son dernier titre, « Animal K ». Les filles font partie d’une chorale où la musicienne est intervenue dans le cadre d’une action culturelle, animant des ateliers de création, de chant et composition musicale. L’effet est réussi, et l’audience adhère à la douce naïveté apportée par les voix des filles au son rock et rugueux des compositions. Elles reviennent avec un bonheur apparent sur le premier titre de rappel, « Les Chiens Dorment ». L’émotion de chacun est palpable.

La performance de l’auteur-compositeur fait honneur à son premier album Le Régal sorti début mai: qualité musicale, voix juste et maîtrisée. Le son scénique est beaucoup plus rock que son album (aux sonorités assez pop) mais la combinaison est plus que réussie. Lisa Portelli vit sa musique et cela se sent. Un régal.

Visuels: (c) Moriane Morellec

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Moriane Morellec

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