Musique

Troy Von Balthazar à La Machine du Moulin Rouge le 15 avril

05 April 2011 | PAR Camille Jamain

Le charismatique leader de Chokebore viendra nous livrer son troisième show en un an sur la scène Parisienne, on ne s’en lasse pas.

Troy Von Balthazar est un être à part, complexe. Quand au début des années 1990, débarqué d’Hawaï avec ses acolytes de Chokebore sur les côtes californiennes, il s’impose rapidement comme un élément des plus excitants du grunge, adoubé par Kurt Cobain lui-même comme son « groupe favori », il en dépassera rapidement les limites pour se forger sa propre identité dans ce que les aficionados appelleront le sadcore. Pourtant longtemps resté dans l’ombre des groupes les plus célèbres de cette époque, Chokebore accèdera au statut de groupe culte sur le tard et l’engouement provoqué par sa reformation en 2009 et la tournée qui s’est ensuivie fut loin de prouver le contraire. Passé à la postérité, le quartet a eu même le droit à ses lignes dans le dictionnaire des expressions familières du lycéen de l’an 2000 en désignant par « ça c’est Chokebore », tout ce qui lui paraissait de bon goût. C’est dire l’impact. Voilà pour l’histoire.

Entre-temps Troy aurait pu se reposer, mais seulement ce quadra éternel célibataire,  boulimique de travail, de rencontres et de voyages ne pouvait accepter cette position de spectateur peu familière. Alors, multipliant les collaborations, après un livre, deux EP et deux albums en à peine cinq ans il livra sa part la plus personnelle de son œuvre. Tantôt solaire ou brisé, toujours fragile et délicat, il ouvre encore un peu plus les portes de son univers d’une richesse inouïe et d’une simplicité renversante dans son dernier opus How to Live on Nothing. Troy trace des lignes brutes et authentiques qui atteignent la perfection lorsqu’il livre ses angoisses, ses doutes et ses espoirs.

Dans l’héritage certain de Leonard Cohen et d’Elliott Smith, c’est sans modération que Troy Von Balthazar se doit d’être consommé et chacune de ses apparitions est à coup sûr la bande originale la plus fidèle pour rouler en cabriolet jusqu’à l’océan en ne pensant à rien d’autre qu’au déclin de l’Occident et à notre dimension face à cette immensité.

 

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Camille Jamain

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