Marguerite de la Nuit de Pierre Mac Orlan reparaît aux Cahiers Rouges
Les Cahier rouge de Grasset rééditent un petit chef d’œuvre de Pierre Mac Orlan. “marguerite de la Nuit” est une version années folles diablement bien écrite du mythe de Faust.
Arrivé à Paris en 1907, Pierre Dumarchey vit la folle épopée de Montmartre aux grands jours et commence à signer ses œuvres Pierre Mac Orlan en tant que peintre et illustrateur. Ne vivant pas vraiment de ce premier métier, Mac Orlan commence à écrire des contes dans des revues et trouve très vite sa voie dans la veine humoristique et sociale qu’il s’agisse de romans, de contes, d’écrits érotiques ou même de chansons. Auteur pléthorique, Mac Orlan a laissé une oeuvre colossale dont les titres les plus connus sont “Les clients du bon chien jaunes” (1926) et le “Quai des brumes” (1927), ce dernier ayant été adapté par Carné en 1938. Écrit en 1925, “marguerite de la nuit” est une version montmartroise et années folles du mythe de Faust. En quelques pages, Mac Orlan croque autour du personnage de Georges Faust vendant son âme au diable Léon la faune nocturne tournant autour du Lapin agile. La belle marguerite aux cheveux d’or devient une rousse prostituée aussi populaire que généreuse. Cette nouvelle brillante est suivie d’un autre texte tout aussi saisissant, entre culpabilité et folie “A l’hôpital Marie-Madeleine”. A découvrir ou a relire avec déléctation.
Pierre Mac Orlan, Marguerite de la Nuit, Grasset “Les cahiers rouges”, 114 p., 7.20 euros. Réédition mars 2011.
“” – Écoutez, je fais le commerce des âmes, et je peux vous proposer un troc : je vous donne la jeunesse en échange de votre âme, au cours du jour, avec vos doutes, vos regrets et vos espoirs. J’ai l’habitude de ce genre de marché, bien que pour l’ordinaire je me serve d’un protocole beaucoup moins romantique. Habituellement, j’achète les âmes par des moyens détournés, garantis sans douleur. Votre culture, vos souvenirs de familles m’incitent à utiliser le décor tombé en désuétude des petits livres de colportage à couverture bleue. je vous achète votre âme, monsieur Faust“. pp. 36-37