Théâtre
Bistro ! Une pièce de Sylvie Audcoeur et Marie Piton

Bistro ! Une pièce de Sylvie Audcoeur et Marie Piton

24 November 2011 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

 

 

 

L’aigle à deux têtes est un bistrot de famille depuis trois générations, qui va fermer pour démolition, nous vivons la dernière soirée de ce lieu, le moment du déménagement, l’heure de la nostalgie, des révélations et de tourner la page.

En paroles et en chansons, toute l’histoire du bistrot et de ceux qui y ont vécu va défiler sous nos yeux servie par un casting dynamique et talentueux. Sylvie Audcoeur est éblouissante dans le rôle principal, elle incarne féminité et fragilité. Belle et craintive comme une biche effarouchée, le personnage qu’elle incarne, Jo, nous suspend à ses lèvres. Marie Piton, dans le rôle de Camille, est son alter ego. Bien que tout les oppose, elles forment un tandem de choc également attaché à ce lieu où elles ont passé toute une partie de leur vie. Alexis Desseaux, dans le rôle de Fred, nous fait beaucoup rire et nous touche énormément par sa difficulté à avouer ses sentiments. Quand à Michèle Simmonet, son personnage est l’élément révélateur, elle oblige les autres à dire leurs sentiments au grand jour,  se laisser aller, à évoluer pour tourner la page et changer de vie.

La mise en scène est sans temps morts, la scène centrale de dispute entre Fred et Jo est remarquablement orchestrée. Le décor est à la fois réaliste et plein de poésie. La musique diégétique semble nous dire que la vie continue, elle est simple, sobre et pleine de nuances. Il y a dans ce petit bar un air modeste et sympathique mais aussi atypique, qui est souvent ce qui manque aux bistrots de nos jours. Le grand mérite de cette pièce est d’être complètement intemporelle, cela pourrait se passer il y a trente ans ou dans trente ans, cela parle de choses que nous connaissons tous et qui nous touchent particulièrement : la famille, l’amour, le déménagement, l’exil, la nécessité de tourner la page, de construire et de reconstruire sa vie, les fragilités et les faiblesses de chacun. Mieux encore, le texte atteint  une sorte d’universalité teinté d’un brin de nostalgie à la russe, à certains moments, on se croirait presque dans une pièce de Tchekhov et c’est là le meilleur compliment que nous puissions faire à cette œuvre touchante et prenante qui rappellera à tous de bonnes soirées passées dans un petit bar de quartier.

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Sandrine et Igor Weislinger

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