El hombre que daba de beber a las mariposas, quand le cinéma devient théâtre aux Abbesses
Le Théâtre de la Ville accueille, après “Sin Sangre”, la deuxième partie de la trilogie de la compagnie chilienne Teatrocinema dont le nom est éponyme du principe. Avec” El Hombre que daba de beber a las mariposas”, en français dans le texte : ” L’homme qui donnait à boire aux papillons”, les images envahissent le plateau dans une scénographie magistrale.
Un grand écran sur lequel défile un film est posé sur scène. Dans un couloir un peu glauque, puis dans les rues un homme harassé court à perdre haleine. Il doit accomplir une mission alors que son cœur lâche : donner à boire aux papillons pendant leur grand voyage. On apprend que les papillons traversent les continents d’un point précis à un autre, une fois arrivés, se reproduisent, donnent naissance et meurent en tombant comme des feuilles mortes. Dès leur sortie de la chrysalide, la nouvelle génération fait le chemin inverse. Sur sa route, l’homme croise trois personnage, tous à la croisée des chemins : il s’agit d’un metteur en scène ; amoureux d’une jeune femme tombée dans le coma après qu’un soldat lui ait tiré dessus devant ses yeux. Au moment des faits, il a fuit et depuis huit ans, refuse d’aller la voir. Il est accompagné de deux comédiens, ex-stars sur le déclin à qui il offre une nouvelle jeunesse. Une seconde chance.
Le fil du spectacle est la statue d’un guerrier. C’est à ses pieds que les quatre personnages se rencontrent et se racontent. C’est elle que le jeune homme aimait peindre sur les murs de la ville avec sa fiancée et c’est elle qui est le personnage principal de son film.
La mise en scène repose uniquement sur le procédé des effets spéciaux au cinéma. Les comédiens, réellement sur le plateau, sont intégrés à l’image, bougent et interagissent avec l’écran. Voilà notre guerrier en haut d’une tour assailli par des milliers de soldats. L’image est sublime, bluffante mais aussi hypnotisante.
Mais à trop vouloir montrer, l’imaginaire n’est jamais sollicité. Se laissant uniquement porter par ce que l’on voit, il arrive de perdre le centre de l’histoire dont les ramifications sont quelque fois complexes.
Reste un procédé technique unique absolument formidable et une belle histoire sur la transmission et la responsabilité de ses actes.
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