Pop / Rock
“Head Carrier”, les Pixies réinventent leurs riffs

“Head Carrier”, les Pixies réinventent leurs riffs

29 September 2016 | PAR Mathieu Dochtermann

Le 30 septembre sort Head Carrier, le nouvel album des Pixies, groupe cultissime des années 90s… mais que vaut-il en 2016? Force est de s’incliner devant la prouesse: le groupe renaît de ses cendres (again!), se renouvelle en gardant son identité, et livre un album de rock digne de figurer dans toutes les bonnes playlists d’amateurs de riffs bien grunge et de mélodies douces-amères.

[rating=4,5]

head carrier

Les Pixies sont l’un des groupes les plus increvables de l’histoire du rock, on en avait l’intuition, on en reçoit la confirmation. Après le break-up des années 90, le phœnix aux guitares saturées avait déjà réussi à ranimer la flamme en 2004. De nouveau à terre avec le départ de la bassiste historique Kim Deal à la fin des sessions d’enregistrement de l’album Indie Cindy en 2013, le groupe poursuit néanmoins sa route (et nous emballe lors de sa prestation aux Veilles Charrues) et connaît sa seconde renaissance avec Head Carrier. Un cap était à passer, une page à tourner. La question était là: les Pixies ont-ils encore quelque chose à apporter au monde de la musique, aujourd’hui, en 2016? Réponse: le groupe relève le défi, et s’en sort, pas seulement honorablement mais carrément avec mention!

Dès les premières secondes de cet album dense et nerveux, on est dans l’énergie pure: le titre éponyme, placé en tête, attaque directement avec des guitares bien saturées, une rythmique de précision, des paroles hallucinées sur un chant légèrement dissonant… Les Pixies sont de retour, la marque de fabrique est reconnaissable entre mille, dès les premières mesures. Est-ce à dire que ce n’est qu’un bon album, un peu redondant, à base de recettes réchauffées? Certainement pas!

Si la “griffe” Pixies est claire, mélange de mélodies hantées, de choeurs féminins, de guitares rythmiques saturées, il n’ y a pas redite. Le son est neuf, les idées foisonnent, l’énergie ne se dément jamais. On trouve autant de gros morceaux bien sauvages (“Baal’s Back” au chant énervé et au rythme soutenu) que de balades faussement innocentes (“Bel Esprit”, “All The Saints”), avec une capacité à produire des mélodies diaboliquement entêtantes (“Tenement Song”) qui est la marque des groupes en pleine forme. Les Pixies s’autorisent même une chanson en forme d’auto-référence, “All I Think About Now”, au riff d’intro transposé du tubissime “Where Is My Mind”, chantée par Paz Lenchantin, la nouvelle bassiste, qui rend hommage, dans les paroles, à sa devancière Kim Deal.

Un album au son précis (travail du nouveau producteur Tom Dalgety, qui a signé de belles collaborations avec des groupes comme Opeth ou Killing Joke), moderne, audacieux, qui prouve qu’un bon groupe des années 90 peut aussi être un bon groupe des années 2010!

Disponible le 30 septembre sur le label [PIAS] et chez tous les bons disquaires.

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Mathieu Dochtermann
Passionné de spectacle vivant, sous toutes ses formes, des théâtres de marionnettes en particulier, du cirque et des arts de la rue également, et du théâtre de comédiens encore, malgré tout. Pratique le clown, un peu, le conte, encore plus, le théâtre, toujours, le rire, souvent. Critère central d'un bon spectacle: celui qui émeut, qui touche la chose sensible au fond de la poitrine. Le reste, c'est du bavardage. Facebook: https://www.facebook.com/matdochtermann

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