Musique

Clinton Fearon au New Morning le 26 octobre 2010

25 October 2010 | PAR Jerome Gros

Le mardi 26 octobre, le New Morning accueille une légende du reggae roots en la personne de Clinton Fearon, ex-bassiste/chanteur des Gladiators, évoluant aujourd’hui avec son band, The Boogie Brown.

Clinton Fearon, né en 1951 en Jamaïque, est depuis toujours bercé par la musique, notamment celle que jouait son père. Il déménage à Kingston et crée un premier groupe, The Brothers. C’est au cours d’une audition pour Treasure Isle qu’il voit les Gladiators enregistrer. Quelques jours plus tard, Errol Grandison, qui en est membre, le rencontre pour lui proposer de rejoindre le groupe. Ce qu’il accepte. D’abord chanteur, il suit le conseil d’Albert Griffiths et se met à la basse. Sa carrière commence. Pendant 18 ans, les Gladiators enflamment la scène, avec notamment des titres tels que « The Warriors » ou encore « Guts ».

La plupart des membres du groupe quittent la Jamaïque pour Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) en 1987 et fondent The Defenders. Ils tournent principalement dans la région où ils rencontrent un public intéressé. Le groupe se sépare en 1993 et Clinton Fearon associe alors des influences reggae, jazz et blues dans le groupe Boogie Brown Band. C’est accompagné de ces musiciens talentueux qu’il entame sa carrière solo, qui compte aujourd’hui huit albums, dont l’excellent Mi Deh Yah, sorti au début de l’été 2010.


Cet album est certainement l’album reggae de l’année 2010. Clinton Fearon est encore là, toujours vivant, tenant toujours bien haut le drapeau du reggae roots (« Mi Deh Yah » signifie littéralement « I am here »). L’atmosphère de cet album est particulière et l’on retrouve les vibrations caractéristiques du genre dans les années 70. Associant des paroles recherchées avec des mélodies complexes, regroupant une foule d’instruments (même le violon trouve sa place, notamment dans la chanson « Feeling Blue »), l’album est brillant.

Clinton explique que chacun doit trouver ce qui lui plaît et tout faire pour que ça fonctionne, continuer d’avancer et travailler, travailler ce qui nous plaît, dans la chanson « The Best » (« Your best is the best », « Nothing beats a try but a harder try », etc.). Car le travail mène à tout et c’est en travaillant qu’on arrive à faire ce que l’on veut, pas autrement (« John Jones »). La chanson « Tell the World » est claire : cessons de vouloir contrôler les autres, vivons ensemble, vivons unis. Malheureusement le message n’est pas entendu par tous, ce qui laisse Clinton entre le marteau et l’enclume (dans la chanson « Rock and Hard Place »). Le musicien cultive le projet de créer un album entièrement instrumental. On espère un jour voir ce projet naître, d’autant que l’aperçu que donne l’instrumental «Focus » est très prometteur.

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Nous avons assisté au concert de Clinton Fearon vendredi 22 octobre à Rambouillet (à l’Usine à Chapeaux) et attendons celui du mardi 26 avec impatience. Son band est entré sur scène et a commencé avec « Focus », puis Clinton Fearon est apparu et la salle a plongé dans 2 heures de pure folie, au cours desquelles Clinton a présenté à la fois des chansons de son nouvel album, dont « Mi Deh Yah » ou encore « Are You Ready », et à la fois des chansons cultes de l’époque des Gladiators, comme « Rich Man Poor Man ». Les musiciens sont excellents, à l’image du saxophoniste, talentueux, déjanté, sympathique.

La 1e partie du concert de Clinton Fearon ce mardi sera assurée par Lëk Sèn, artiste rencontré la semaine dernière.

New Morning, 26 octobre 2010, 20h
M° Château d’Eau, 20€

Ci-dessous, l’interview de Clinton Fearon réalisée à l’Usine à Chapeaux de Rambouillet (en anglais).

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