Les cinémas Utopia importent le conflit israélo-palestinien en France
Léonid Prudovsky est cinéaste , il est né en Russie et réside en Israël. Marie-Claire Faucon, directrice du réseau français indépendant Utopia, qui exploite des salles à Toulouse, Tournefeuille, Saint Ouen, Bordeaux, Avignon et Montpellier ,a décidé de déprogrammer sa comédie « 5 heures à Paris » en raison de la nationalité de l’artiste. Cette censure a été décidée pour protester contre l’assaut d’une flottille voulant gagner Gaza, qui a fait neuf morts lundi dernier.Cette décision de boycott vient une nouvelle fois importer en France le conflit entre Israël et ses voisins. Nous avons interrogé Xavier Nataf, directeur de la 11e édition du festival « regards sur le cinéma israélien » qui s’ouvrira à Marseille le 16 juin par le film de Léonid Prudovsky
Vous ouvrez le festival sur ce film qui subit actuellement la censure du reseau d’extrême gauche Utopia. Est-ce un acte de résistance ?
Non, nous avions prévu de programmer cette comédie depuis le début, et nous avons décidé de garder la programmation intacte. Cette année, nous montrons 7 films inédits, 5 réalisateurs, dont Léonid Prudowsky seront présents, des concerts sont prévus, des fêtes…
Quel est votre regard sur ce boycott ?
Seul Utopia a pris cette décision, les autres réseaux d’arts et essais n’ont pas fait ce choix. Au moment où Utopia faisait sa programmation a eu lieu l’affaire de la Flottile. Ils ont déprogrammé le film et l’ont remplacé par le film de Simone Bitton, “Rachel” consacré à Rachel Corrie, pacifiste américaine écrasée par un bulldozer israélien dans la bande de Gaza en 2003.
Utopia a toujours diffusé les films israéliens et continue de le faire. Ils sont, dans leurs débats très orientés du point de vue politique, c’est leur position. Mais la mise en place d’un boycott provoque l’incompréhension. Ils font un acte militant paradoxal, en interdisant le film, ils n’apportent pas le dialogue et la complexité nécessaire à la compréhension du conflit.
Le film “5 heures à Paris” est-il un film de propagande ?
Absolument pas, c’est une comédie romantique qui raconte l’histoire d’un chauffeur de taxi amoureux d’une refugiée Russe.
Cette censure est donc un acte médiatique ?
Oui, sans lien avec la réalité, car de l’aide humanitaire arrive tout les jours à Gaza.
Quelle est la réaction du public ?
Cette décision a eu des conséquences inattendues, un public qui n’est pas specialement positioné dans le conflit veut assister au festival en réaction à la décision d’Utopia.
Est-ce que ce type de censure existe avec d’autres pays ?
Bien au contraire, si l’on prend l’exemple des films iraniens, ils sont difusés car ils sont une arme contre le régime. La régle change quand il s’agit d’Israël. Par exemple Ken Loach refuse d’être programmé aux côtés de films israéliens.
La décision d’Utopia est un contresens mais reste anecdotique, la plupart des réseaux de cinéma agissent avec intelligence et ne font pas l’amalgame entre l’art et la guerre.
Il y a de l’espoir !
Festival ” Regard du le cinéma israélien”, 11e éditon, du 16 au 22 juin , Marseille. Programme ici
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12 thoughts on “Les cinémas Utopia importent le conflit israélo-palestinien en France”
Commentaire(s)
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Curieux
L’aide humanitaire arrive tous les jours?
En quelle quantité, quels en sont les produits exclus?
Simone Bitton, a quelques liens avec Israël, mais offre un point de vue moins “guimauve”
La programmation de son documentaire “Rachel”, même au détriment d’une comédie romantique n’est-ce pas pertinent.
Tant que l’art se place comme révélateur des opressions
Il reste de l’espoir
A propos, ce documentaire :http://fr.wikipedia.org/wiki/Rachel_Corrie
Allez le voir
Et n’en parlez qu’après
Salutations
CD
Amelie Blaustein Niddam
Merci ami curieux, l’aide arrive au compte goutte à cause du blocus.
D’aprés l’Oxam:
seuls 631 camions de fournitures humanitaires ont été autorisés par les autorités israéliennes à entrer dans Gaza la semaine dernière. Cela ne représente que 22% de la moyenne hebdomadaire (2.807) des camions entrés à Gaza au cours des cinq premiers mois de 2007, avant qu’Israël n’impose son blocus. Pendant ce temps, quasiment aucune exportation n’a été autorisée à sortir de Gaza.
Merci de votre lecture attentive,
Amelie
Pascale Tetelbom
A Gaza, un bocus dont on ne parle pas : celui de Guilad Shalit, otage du Hamas prisonnier depuis 4 ans, au mépris de toutes les lois internationales en vigueur et sans aucune visite de la Croix Rouge Internationale à ce jour !
amelie blaustein-niddam
Merci Pascale pour ce commentaire, mais,d’une part, je ne comprend pas en quoi il répond à la censure en France d’un film étranger, et dans un second temps, avec tout le respect que je vous dois,j’ai l’impression au contraire qu’il n’y a pas de censure autour de Guilad Shalit. Sa captivité est sans cesse condamnée et rappelée du fait de ses origines françaises.
merci d’avoir porté attention à cette interview de Xavier Nataf.
bibassylvie
des milliers d internautes ont décidés de boycotter les salles utopia .et nous espérons bientôt êtres des millions …….
Amelie Blaustein Niddam
Répondre à la bêtise par la bêtise me semble être la pire des options. Alors…plutôt que d’employer les méthodes d’Utopia, choisissons le dialogue au lieu du boycot. Qu’en pensez vous?
Merci pour l’attention portée à ce papier
SISNAR DE VITRY
Xavier Nataf = SIONISTE !!!
PAIX A Rachel Corrie… Dieu (Allah) reconnaitra les siens !!!