Le pire du cinéma français : Les Gérard ont tranché
A l’heure où le festival de Cannes est dans les starting-blocks (coup d’envoi mercredi), on célébrait hier soir à Paris le pire du cinéma français. Les Gérard, adaptation des Razzy awards américains ont récompensé les plus mauvais films de l’année écoulée. La cérémonie était retransmise en direct sur Paris Première. Petit bilan d’un glorieux palmarès.
La cérémonie était présidée par Stéphane Rose, Arnaud Demanche et Frédéric Royer, les vengeurs cinéphiles créateurs des Gérard. Pour cette cinquième édition, ils nous avaient contacté une sélection de catégories toutes plus gratinées les unes que les autres mais qui sonnent étrangement justes (comme le “Gérard du film pas nul, mais pas bien. Pas nul, hein. Mais pas bien. Mais pas nul pour autant. Mais pas bien non plus. Mais pas nul. Ceci dit, pas bien. Voyez ?”). Les vainqueurs étaient désignés par un jury de bienvaillants journalistes.
Luc Besson reste un des grands favoris des Gérard. Souvent, son patronyme seul suffit à créer une catégorie (comme le “Gérard de la plus mauvaise actrice n’ayant pas encore couché, euh, tourné avec Luc Besson” en 2007 par exemple). Cette année, fort du (non-)succès d’Arthur et les Minimoys deuxième du nom, il a remporté le “Gérard du réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé”, grillant ainsi Jean-Pierre Jeunet et Gérard Jugnot sur le podium. Kad Merad obtient le “Gérard de l’acteur que c’est pas qu’on l’aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout” (parce que c’est vrai que c’est pas qu’on l’aime pas mais qu’on en a un peu marre de voir sa gueule partout). Et Une Semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) (avec Mathilde Seigner) remporte un “Gérard du film vraisemblablement adapté d’un article de Marie Claire” bien mérité !
Par manque de concurrence, il n’y a qu’une seule nominée dans la catégorie “Gérard de l’actrice qui ne bénéficie définitivement pas des réseaux de son beau-frère” : Valéria Bruni-Tedeschi dans les Regrets (le film était bon mais la qualité de l’intulé du prix rattrappe l’offense). Elle vient succéder à Arielle Dombasle qui se voit chaque année dotée d’un prix spécial. L’année dernière, la dulcinée de BHL s’était vue remettre le “Gérard de l’actrice qui bénéficie le mieux des réseaux de son mari”. Cette année, son absence d’actu est saluée par le “Gérard de l’actrice dont le mari s’est tellement couvert de ridicule que ses réseaux ne lui permettent plus le moindre rôle, pas même un tapin dans le film de Lagaf’”. Dur !
La cérémonie s’achève sur le couronnement des grands vainqueurs. Carton presque plein pour Cinéman de Yann Moix qui s’est vu remettre le parpaing d’or du plus mauvais film et qui a vu son interprète principal Franck Dubosck sacré plus mauvais acteur de l’année. Un choix judixieux. Côté femme, c’est Virginie Effira (qui nous avait quand même bien fait rire dans la trop brève série Off-Prime) qui remporte le Gérard du désespoir pour la comédie Le siffleur. Notons qu’aucun des lauréats ne s’était déplacé pour recevoir son trophée.
Tout le palmarès :
1/ Gérard de l’acteur qui vient manger le pain des français
Sergi Lopez dans Partir
2/ Gérard du film avec des petits chiens ou des grosses chiennes
Coco avant Chanel de Anne Fontaine avec Audrey Toutou
3/ Gérard de la grosse comédie qui tâche comme on en tournait du temps des Charlots avec Paul Préboist et Alice Sapritch, sauf qu’on est en 2010
Le Baltringue avec Vincent Lagaf’
4/ Gérard de Madame La Grande Actrice qui va s’encanailler dans une comédie de ploucs pour casser son image de vieille bourgeoise coincée du cul
Carole Bouquet dans Protéger et servir .
5/ Gérard du film pas nul, mais pas bien. Pas nul, hein. Mais pas bien. Mais pas nul pour autant. Mais pas bien non plus. Mais pas nul. Ceci dit, pas bien. Voyez ?
Gainsbourg (vie héroïque) avec Eric Elmosnino
6/ Gérard de l’acteur qui a un nom de maladie
Anna Mouglalis
7/ Gérard du film qui parle d’une meuf qui fait moyennement envie, et du coup le film bah c’est pareil
Mademoiselle Chambon avec Sandrine Kiberlain
8/ Gérard de l’acteur que c’est pas qu’on l’aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout
Kad Merad
9/ Gérard du titre gay
Ne te retourne pas de Marina De Van
10/ Gérard du film vraisemblablement adapté d’un article de Marie Claire
Une Semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) avec Mathilde Seigner
11/ Gérard de l’acteur dont on espère qu’il n’aura jamais de premier rôle quand on voit comment il se débrouille avec les seconds
Manu Payet dans RTT
12/ Gérard du réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé
Luc Besson avec Arthur et la vengeance de Maltazard
13/ Gérard du film que quand tu vas le voir, dans la salle, t’as l’impression d’être dans un wagon du RER D un samedi soir à Villiers-le-Bel
Banlieue 13 ultimatum de Patrick Alessandrin
14/ Gérard de l’actrice dont le mari s’est tellement couvert de ridicule que ses réseaux ne lui permettent plus le moindre rôle, pas même un tapin dans le film de Lagaf’
Arielle Dombasle dans rien
15/ Gérard de l’actrice qui ne bénéficie définitivement pas des réseaux de son beau-frère
Valéria Bruni-Tedeschi dans les Regrets
16/ Gérard du désespoir féminin
Virginie Efira dans Le Siffleur
17/ Gérard du désespoir masculin
Franck Dubosc dans Cinéman
18/ Gérard du plus mauvais film
Cinéman de Yann Moix
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2 thoughts on “Le pire du cinéma français : Les Gérard ont tranché”
Commentaire(s)
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Marie-Paule
Lis c’est marrant et bien mérité!