Théâtre

Gombrowiczshow : Du rire aux éclats au centre Georges Pompidou

07 May 2010 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Invité de l’édition 2009 du Nouveau festival, rendez-vous interdisciplinaire de la création contemporaine, le tandem excentrique formé par Sophie Perez et Xavier Boussiron, trublions des plateaux au répertoire aussi baroque que singulier, est de retour au Centre Pompidou pour une reprise de leur pièce foutraque , Gombrowiczshow (2008) . Bienvenue au pays du cabaret, des séries B et de l’opérette pour deux heures explosives !

Les deux zouaves proposent de revisiter de façon plus qu’originale l’œuvre de Gombrowicz, auteur Polonais, de passage en Argentine en 1939, qui, voyant le nazisme arriver décide de ne pas rentrer. Les auteurs disent de leur spectacle qu’il se présente comme « un essai, une chronique ou une vaste allusion à l’ouvrage de Gombrowicz. Bref, une revue ayant pour étrange mission de distraire ses semblables […] D’Opérette aux Envoûtés, en passant par les entretiens avec De Roux, il ne s’agit pas de reprendre ni d’inspecter Gombrowicz, mais de récupérer chez lui ce qui semble nous appartenir, pour nous en débarrasser » .

Le public est accueilli par un immense rideau sur lequel est représentée une tête de mort sur une assiette, le tout est  auréolé du titre du spectacle en lettres gothiques « Grombrowiczshow ».  En avant scène une pianiste en robe de soirée et un guitariste jouent  de la musique dans une cacophonie volontaire. Déboulent en trombe les six comédiens habillés cabaret qui balancent micro à la main, en faisant la roue et des blagues , tout le déroulé de la soirée. On entre immediatement dans leur univers décalé où le spectacle contemporain va visiblement en prendre un coup puisque dès les premiers instants l’une des  comédiennes affirme son aversion du théâtre moderne et se voit rétorquer “Tu as quand même joué chez Jean-Noel Genod !”.

Le rideau s’ouvre et provoque un premier fou rire à la découverte d’un décor semblant sortir de la saison 1 de Star Treck , vous savez, dans les années 60’s , avec des rochers énormes en polystyrène… Egalement, au dessus d’une table, est suspendu un monstrueux et très drôle perroquet monumental. A partir de cet instant, les saynètes vont se succéder à un rythme parfois un peu trop effréné,  avec comme seul lien des références à l’œuvre de l’auteur très revisité ! Une chasse à l’écureuil dans un château qui semble rendre les gens fous, de l’opérette version musique contemporaine et surtout une parodie de Radioscopie où Henri Chapier questionne tour un tour, dans un jeu de perruque burlesque , Olivier Py, Roman Polansky et Haroun Tazieff…

Les comédiens sont désopilants et développent l’art de garder leur culotte en toute circonstance! Les changements de costumes se font à la vitesse de l’éclair, parfois sur scène dans des positions..disons..acrobatiques !Le spectacle parodie sincèrement le spectacle vivant contemporain,  et en le faisant, lui déclare son amour. Tout y est : une danseuse ( presque nue !) toute  droit sortie d’Histoire des Larmes de Jan Fabre , une rencontre avec le public et même une séance d’improvisation originale où le metteur en scène change la pièce au milieu ! The Grombrowiczshow est un hommage au monde des acteurs, empli de dérision et de bonheur, un grand et beau moment trés burleque dont les phrases cultes resteront gravées…

Alors..Tu tuerais un écureuil pour moi ?

Centre Georges Pompidou, 6 – 9 mai 2010  , 20h30, 14€, 10€ T.R dimanche 9 mai à 17h, reservation ici

Crédit photo : Laurent Friquet

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La grande soirée, le retour
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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

2 thoughts on “Gombrowiczshow : Du rire aux éclats au centre Georges Pompidou”

Commentaire(s)

  • Mobile-Man

    C’est vrai que l’on rit beaucoup dans ce fatras créatif désopilant.
    A voir donc, juste avant d’aller déguster des gnacchis bien gnacchos.

    May 8, 2010 at 13 h 04 min

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