Concerts Girls VS Boys au Dansoir de Karine Saporta : Soirée Girls

24 April 2010 | PAR Claire Linda

Evénement à ne pas manquer en cette fin d’Avril ensoleillée : La Boîte à Sorties s’associe à 2 concerts dans un lieu atypique le Dansoir de Karine Saporta. Une salle dans l’esprit du Cabaret Sauvage de la Villette, en plein cœur du 13ème sur le parvis de la Bibliothèque Nationale François Mitterrand.
LE DANSOIR – Parvis de la Bibliothèque de France – Site François Mitterrand – entre les tours T3 et T4 Paris 13 ouverture des portes 20h00 – 12 euros (plein tarif) 10 euros (tarif réduit)

Dans l’esprit des Battles Hip Hop une soirée est dédiée aux Girls et une autre aux Boys avec un MC homme « air » orchestre à découvrir : Scotch Man

Girls VS Boys c’est parti !

Première soirée de concert à la programmation impeccable et généreuse
(voir notre article et voir soirée Boys ), Le Dansoir résonnait des voix de jeunes femmes qui ne mâchaient pas leurs mots.
Le photographe Etienne Laurent et moi avons été, sur place apprécier les concerts pour La Boite à Sorties :

La Fonta, un groupe entre Ciel et Terre

Une voix fragile s’élève, planquée derrière un bouquet de ballons. Jeanne La Fonta ouvre le bal avec des sons électro et une rythmique lunaire. Des cheveux d’or, un micro short rouge, et les yeux habillés de paillettes, Jeanne chante tantôt sur un rythme de Tango ou des accords Pop, tantôt des beats reggae ou A cappella. Elle s’y ballade avec grâce et décontraction, et y déroule le fil de ses histoires, qui parlent des amours déçues et du cynisme qui rend sinistre, ou encore de Paris comme passage obligé pour « devenir quelqu’un ». « Elle ne veut pas être la femme du président » et les guitares saturées sont bien d’accord avec cette jolie voix qui semble faire la moue et part à l’attaque des mots avec une sensibilité musicale jazz et hiphop. Hier soir, sur la scène du Dansoir Karine Saporta, La Fonta, semblait chanter la terre vue du ciel.

Chant: Jeanne La Fonta / Clavier : Stéphane Cochet / Guitare : David Potaux-Razel

L, comme Lacrymal

Merci

Haut noir, bas noirs, enroulée dans une jupe blanche queue de pie, L se pose en Romantique absolue par son style et en danseuse des mots par son timbre de voix. Tout en émotions dans les graves, sa façon de chanter, d’une voix profonde qui allonge les fins de phrases, invente une sorte de Fado à la française. Un chant mélancolique, lacrymal, pour des morceaux empreints de poésie naturaliste « mes lèvres sont mortes à minuit » l’écoute du public se fait plus dense emportée par les arpèges de piano et les mélopées du violoncelle. Un parlé chanté envoutant, et une révélation émotionnelle. Un livre, La Guerre des Gusses de l’écrivain Georges Mattéi inspire à L le magnifique titre El Djazair.

Chant : L / Piano : Donia Berriri / Violoncelle : Julien Lefèvre

Sir Alice, un Show déjanté pour un sensuel dévergondage

La dame soigne son entrée. Elle débarque au centre de la salle, habillée d’une longue traîne et d’un casque solaire qui lui masque une partie du visage. Le show commence par un chant approchant la vocalise mystérieuse et aérienne.
Puissante show girl Sir Alice ne peut pas laisser indifférent. Cette fille a une classe absolue même lorsqu’elle s’en va lécher le torse de son beatboxer en chantant « call me bitch » ou lorsqu’en micro jupette et haut à capuche le tout cousu de strass elle prend la pose d’un Christ Pantocrator, sans soucis tout passe avec la dame. « I’m not a girl I’m a toy » mouais pas convaincu étant donné l’Amazone. Elle enchaine les tenues et chacune d’elle donne lieu à un nouvel univers scénique, vocal et musical.
C’est une parade pop burlesque érotico gothique calculée au millimètre que Sir Alice offre sans complexes.
Et lorsque au final son chant oscille entre un spoken word crié et un rugissement étudié, on se dit, qu’avec Sir Alice dans la place, la Battle Girls VS Boys est officielle au Dansoir Karine Saporta.