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Une nuit blanche « installée »

05 October 2009 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Retour sur la huitième Nuit Blanche qui a animé la nuit parisienne du 3 octobre. Alexia Fabre et Frank Lamy ont souhaité prendre pour point de départ les lieux eux-mêmes (parcs, théâtres, piscines, gymnases, universités, églises, écoles, cours, places…) sans chercher à définir a priori une quelconque thématique. C’est confirmé, pas de thématique, un seul type d’œuvre, et la perte du sens.

Sur les trois déambulations proposées : Buttes Chaumont, Marais et Quartier Latin, nous avons rencontré uniquement des installations prenant soit la forme d’objet, soit de projection vidéo : images productrices de sons au gymnase Jaurès, films au 104.

00h15 -Buttes Chaumont.

On boit de la bière, on mange des Hot Dog, on regarde des jeunes gens vomir avec en ligne de mire une jolie installation de parapluies rouges.

Désespérés, nous revenons aux valeurs sures : détourner un lieu religieux pour y mettre de l’art contemporain. L’installation « litanie » de Sarkis à la Mosquée de Paris ne nous fait pas mentir, d’abord, nous entrons dans ce lieu dont nous ne connaissions que le café. Nous sommes saisis par la beauté de ce jardin arabe. Sur l’un des murs est projeté un cheval cadavre. Dans une seconde salle menant à la salle de prière, fermée, mais dont nous pouvons apercevoir l’immense beauté, une double installation propose un récit de textes de morts associés à une projection olfactive, de la rose. La mort et la plus belle des odeurs. Dérangeant. Enfin !

Litanies de Sarkis ( Grande Mosquée de Paris)

3H- Notre Dame de Paris

Forts de notre premier détournement de lieu de culte, nous nous rendons à la grande cathédrale, où se trouvent des sculptures lumineuses sous forme de cristaux. L’installation est signée Sylvie Fleury. A part donner un côté boudoir aux chapelles, les cristaux sont censés refléter la lumière, symbole de foi, dans ce lieu qui est porteur des deux. Le message est trop bas de gamme pour émouvoir.

3h30- Marais

A cette heure avancée, subsistent dans le Marais quelques vidéos d’artistes Tel-Aviviens, dans des rue désertes . On trouve un bel arbre dans la cour de l’hôtel d’Albret et une jolie vidéo quasi immobile dans le  jardin de la bibliothèque historique.

La nuit Blanche 2009 a fait le choix pour être populaire de refuser la subversion. Cette année, Eloise Fornieles n’a pas dansé dans le sang, et le public n’a pas joué pas avec le feu dans les Tuileries. Dans la nuit noire, des comédiens sur leurs échasses ne nous ont pas susurré des mots étrangers dans la nef de l’église de Madeleine.

Pour être populaire, Paris a retiré les performers et les comédiens de la Nuit Blanche. La mairie a choisi de ne pas heurter, d’être dans l’accessibilité avec ce qu’elle a de pire : la facilité.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

2 thoughts on “Une nuit blanche « installée »”

Commentaire(s)

  • je taime

    July 13, 2010 at 13 h 31 min

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