Retour sur la première étoile : le courage des bons sentiments
Sortie il y a 1 mois, la première étoile squatte encore le box office. Pas mal pour une comédie qui s’assume : familiale, antillaise, et sans cynisme aucun. Un succès mérité.
Révélé à l’Alpe d’Huez, le coup de cœur du printemps a battu à plate couture le dernier Dreamworks. Le film a joué à fond son rôle de sleeper, ces petites œuvres populaires, du Premier jour du reste de ta vie à La dilettante qui surprennent et surfent sur le bouche à oreille. Laboite a sorties qui, une fois n’est pas coutume (!), n’avait pas anticipé le buzz, se rattrape pour comprendre pourquoi 1,5 millions de spectateurs s’y sont laissés prendre.
La réponse est simple : le film est d’une efficacité redoutable. Retour rapide sur le pitch : Jean-Gabriel, chômeur de 38 ans d’origine antillaise, est en train de perdre sa femme, lassée par ses excès de PMU. Pour prouver qu’il n’est pas bon à rien, il promet à ses enfants des vacances là où tout est “blanc de blanc“. L’idée de départ est simple: jouer sur les clichés et les quiproquos engendrés par cette famille noire qui va s’aventurer… aux sports d’hiver.
On découvre une histoire cousue de fil blanc, entre amourettes adolescentes, concours de petite fille, et père dépassé par l’ampleur des tâches quotidiennes. On s’y retrouve. Comme dans toute bonne comédie, ce sont les seconds rôles qui font rire. Firmine Richard est littéralement énâurme dans un personnage de mama, mi Antilles, mi cartoon. Elle crie, hurle, tombe, engueule son fils, retombe, surjoue et cabotine… On en redemande. Le message social et les valeurs sont là : Lucien Jean Baptiste promeut la solidarité de quartier, les liens familiaux, la tolérance, et l’intégration. On n’en demande pas plus. La première étoile accumule les bons sentiments et dénonce le racisme : et alors ? Comme dans un bon Jugnot période Une époque formidable le film est positif, drôle, familial, et se fait l’avocat d’une France diverse et ouverte.
Dans un contexte cynique où le « gentil » fait peur, La première étoile ose sa bonhommie et fait acte de rébellion. Faire rire avec et non de, donner une vision amusée et tendre de la communauté noire de Créteil, c’est déjà beaucoup. Il n’est donc pas trop tard pour le voir.
La première étoile, Lucien Jean-Baptiste, toujours en salles
Gilles Hérail
Articles liés
2 thoughts on “Retour sur la première étoile : le courage des bons sentiments”
Commentaire(s)
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Leclerc Michel
Bel article qui donne envie d’aller voir le film.
Bravo M. Herail.