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Tradition et spiritueux, le retour des “vieux alcools”

Tradition et spiritueux, le retour des “vieux alcools”

29 September 2015 | PAR Yaël Hirsch

Alors que Paris sort du Whisky Live et que la France entre dans la “Old fashioned week“, du 1 au 7 octobre, partout en Europe, les alcools de nos grand-parents ont le vent en poupe… Coup marketing ou véritable retour de saveurs du passé ? S’il faut consommer l’alcool avec modération, les spiritueux, eux, ne se modèrent plus sur la tendance vintage. 

Cet été, à la terrasse de vos terrasses parisiennes préférées (voir notre article) et partout dans les bons bars à cocktails de France et de Navarre, les tablées s’illuminaient de la couleur orange des “Spritz”, cocktails doux-amers venus d’Italie. Avec de bons vieux, massifs et classiques panneaux d’affichage (5000!), la campagne de la marque Aperol, une des liqueurs avec laquelle les italiens de Vénétie coupent le vin blanc / le prosecco et l’eau pétillante du cocktail, a marqué les esprits. Depuis plusieurs mois, le Spritz est synonyme de vacances, de beau temps et de raffinement pour pas mal de Français. Et il y a fort à parier que cette réhabilitation d’un cocktail “ancien” va se poursuivre. A Venise, on boit le Spritz également soupé avec du Campari mais aussi d’un autre alcool de cette dernière marque, le Cynar, sorte de liqueur d’artichaut très noire. Il se pourrait bien que l’on voit célébré bientôt en France ce digestif à l’ancienne qui verse un peu d’amertume au cœur des bulles du Spritz.

Du côté des cocktails, l’autre grand come-back de la saison est celui du “Old fashioned”. La recette? Un spiritueux de qualité (volontiers du Cognac, du Bourbon ou du Whisky), un peu de bitter, un zeste d’agrume et l’effet tournoyant d’un morceau de sucre. Un cocktail tourbé et plein de corps qui évoque les fauteuils club, un feu de cheminée et l’odeur entêtante du cigare de nos grands-pères. L’histoire veut que cette recette soit née en 1884 au Pendennis Club de Louiseville (Kentucky) et simplifiée à l’ère de la Prohibition. Le succès foudroyant de ce morceau de bravoure de la mixologie est couronnée ce mois ci par une semaine de festivités dans 42 bars de 10 villes de France. Lancée par Michael Landart, fondateur du Maria Loca (31 Boulevards Henri IV, 75004 Paris), et l’équipe du Rhum Fest Paris (Anne Gisselbrecht et Cyrille Hugon) cette “Old fashioned week” a lieu du 1 au 7 octobre. A Paris, rendez-vous entres autres à l’Experimental CC, au Andy Whaloo, au Perchoir, au Ballroom, au Lockwood, au Prescription, au Moonshiner et bien sur au Maria Loca… A vous de trouver votre bar ici pour une expérience “old fashioned” parfaitement tendance (comptez 9 euros en moyenne pour un cocktail)

Pour les digestifs,certaines schnaps anciens sont de retour, et s’assortissent aussi bien aux manucures raffinées des it-girls qu’aux paluches viriles des mâles à l’ancienne. C’est la cas de la liqueur allemande le Jägermeister. De New-York à Paris en passant par les Pays-Bas la marque qui compte près de 4 millions de fans sur Facebook remplit les bars chics et plus populaires. C’est sous forme de “shots” qu’elle fait pétiller les papilles. Avec 2 millions de fans sur Facebook et 170 ans de bons et loyaux service, l’amertume et les épices du Fernet Branca (originellement un médicament italien pensé pour lutter contre le choléra et disponible à ses origines en pharmacie) reprennent des couleurs. On peut le boire à l’argentine (avec du coca) ou en mode chic, mixé à du vermouth et du gin, selon la recette mise au point par la directrice de l’Hôtel Savoy, à Londres au début du 20e siècle.

Du côté des alcools plus légers, cela fait déjà quelques années que les cidres ont quitté les crêperies pour rejoindre les bulles dorées des apéritifs urbains. A Paris,au Perchoir puis au Nuba, les soirées de cidres perchés ont pris de l’altitude en rooftop une fois par semaine. L’occasion pour les cidres de France de rajeunir les marques et de permettre à la pomme objet de tentation. Rosé, poiré, sucré ou brut, le cidre se boit frais avec jeunesse et légèreté, sans se départir d’un certain parfum d’enfance. La Maison Sassy a bien compris ce plus affectif du cidre. Fruit du travail de deux amis d’enfance, Xavier D’Audiffret Paquier et Pierre-Emmanuel Racine Jourdren, sous son titre très british, ce joli produit vise une excellence 100 % normande. Du manoir où poussent les pommiers aux lieux de distribution exclusifs (Merci, Colette, Royal Moceau, Drugstore, Julhes, la cave de Joël Robuchon), les trois variations de Sassy se déclinent en format bouteille (75 cl) ou individuel (33 cl) à des prix chics mais abordables (respectivement moins de 7 et 3 euros). Et la marque n’a pas peur des rencontre culturelles, comme en témoigne sa rencontre joyeuse et improbable avec les kebabs de chez Our, rue de paradis. Mariage prévu le 1ier octobre… Event facebook.

Enfin pour les vins, alors que le Tariquet a fêté en grande pompe ses 100 ans en 2012, vous n’avez pas pu passer à côté du succès de ce vin blanc du Gers. Alors que les médias français et américains vantent le rapport qualité de prix de ce vin du Sud-Ouest, le rosé étend son empire sur les menus de bars et restaurants. Une saga familiale à suivre…

visuel : montage à partir d’affiches officielles

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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